L'Algérie tire un groupe relativement abordable. Nos concurrents doivent se demander également comment s'en sortir avec cette équipe, portée par tout un peuple, qui pratique un football léché et qui a la fâcheuse tendance, en s'énervant, à organiser des ponts aériens. Allez les Verts ! Il faut manger des épinards, faire des pompes et se mettre à l'anglais. Car l'Algérie a hérité de l'un des groupes les plus physiques du Mondial avec des équipes qui pratiquent un football direct. Certainement les Algériens, portés par l'euphorie d'une qualification épique, vont commencer à se permettre tous les rêves. À se dire que c'est possible. Que la qualification au second tour est abordable puisqu'on a hérité, à côté de l'ogre anglais, de deux pays qui ne sont pas des foudres de guerre. Un jugement à relativiser. D'abord, l'Angleterre qui doit avoir la migraine à cause de la communauté algérienne installée du côté de la Tamise. Des fans qui ont prouvé toute leur ferveur, notamment dans la guerre cybernétique contre l'Egypte, et qui, n'en doutons pas, vont faire de Londres un espace de fête. Même les harragas seront de sortie. Mais l'Angleterre c'est aussi le plus puissant et riche championnat au monde, la première League, avec des stars à la pelle comme Steven Gerard, Wayne Rooney ou Franck Lampard. Une équipe qui a trouvé de la cohésion avec le tacticien italien, Fabio Capello, et qui vient en Afrique du Sud pour l'emporter. Certes, on évite le Brésil et l'Espagne, mais en termes de cador, on tire une équipe disciplinée, sérieuse, appliquée mais sans génie. C'est jouable dans la mesure où les Verts doivent répondre présent dans le domaine physique. Ensuite, les Etats-Unis. Un tirage original puisqu'on ne considère pas les USA comme une terre de football. Si c'était du basket-ball, on ne devrait même pas y aller, mais face à des joueurs de Soccer, c'est possible. Certes, les Américains sont des monstres physiques avec des joueurs très rapides et restent sur un exploit contre l'Espagne en Coupe des Confédérations 2009 mais question technique, on peut largement rivaliser. La qualification devrait se jouer sur ce match. Côté américain, on ne doit pas être aux anges quand on connaît l'enthousiasme algérien pour le football. L'ambassadeur américain à Alger va être le premier à en souffrir les six prochains mois car on ne parlera avec lui que de football. Enfin, la Slovénie. Mis à part les anciens du bureau politique du FLN qui étaient amis avec Joseph Tito, rares sont les Algériens qui connaissent ce minuscule pays de l'ex-Yougoslavie. Héritière des techniciens du football des Balkans, la Slovénie reste la moins technique en comparaison avec la Serbie, la Bosnie ou la Croatie. On devrait se méfier de cette équipe qui a tout de même sorti la Russie et qui compte 200 000 écoles de football pour juste 2 millions d'habitants. Des mordus du football comme nous, ou presque, qu'on peut vaincre s'il nous arrive de les prendre au sérieux. Ainsi, l'Algérie tire un groupe relativement abordable. Nos concurrents doivent se demander également comment s'en sortir avec cette équipe, portée par tout un peuple, qui pratique un football léché et qui a la fâcheuse tendance, en s'énervant, à organiser des ponts aériens. Il est fort à parier que leurs aéroports sont déjà en état d'alerte. Allez, bonne Coupe du monde les Verts en n'oubliant pas nos “amis” : les téléspectateurs égyptiens.