Les nombreuses appréhensions des chefs d'entreprise, présents jeudi dernier à l'hôtel Sabri où s'est tenue une rencontre des promoteurs organisée par le Forum des chefs d'entreprise (FCE), ont été évoquées par les concernés, devant un avenir incertain, du moins pour la majorité d'entre eux. Un avenir que le président du FCE, Réda Hamiani, a tenté de baliser en mettant en avant la nécessité absolue de la mise à niveau des entreprises pour leur permettre de faire face à la mondialisation, comme première démarche à effectuer. En effet, nous avons pu constater que lors des débats qui ont suivi l'état des lieux brossé par le président du FCE, les craintes de la majorité des intervenants parmi les promoteurs venaient beaucoup plus des “lois scélérates” de l'administration que de leur probable incapacité à être à la mesure des défis qui les attendent. À tel point que l'un d'entre eux, M. Boushaba, versé dans la fabrication de meubles à Annaba, devait déclarer : “Si mon entreprise devait disparaître, conséquence de la loi du marché, cela serait de bonne guerre et voudrait dire que je suis incapable de rester à la hauteur, mais si c'est à cause d'une loi scélérate, je me battrai jusqu'au bout.” Une révélation qui résume l'état d'âme des promoteurs qui attendent beaucoup des réformes et de l'aide de l'Etat pour leur faciliter les choses dans leur mise à niveau, car pratiquement toutes les questions posées concernaient les relations avec l'administration, et donc les lois ou l'absence de législation sur certains points très importants. Des vides et des incohérences que le président du FCE a, cependant, relevés, en expliquant que toutes les questions relatives à l'environnement des PME/PMI dans la nouvelle conjoncture étaient étudiées et avaient été discutées en haut lieu. Parmi ces questions, on notera que certains mécanismes, datant de la période où le secteur public couvrait 80 % de l'activité économique du pays, et donc bénéficiait de l'aide conséquente de l'Etat, n'ont pas changé alors que ces dernières années, le privé a très largement renversé la vapeur. À la lumière des préoccupations des promoteurs, on s'aperçoit que de nombreuses lacunes doivent être comblées, comme l'absence de classification des entreprises par filières, un point relevé par un autre promoteur, “une classification depuis longtemps effectuée par nos voisins et qui permet de situer les points forts et les points faibles de chaque filière, dans le but d'opérer des corrections nécessaires”. De son côté, M. Hamiani a aussi abordé tous les autres problèmes rencontrés par les exportateurs, mettant l'accent sur le fait que “notre point fort doit être la qualité des produits destinés à l'exportation qui doivent atteindre le standard international. Les autres pays se protègent par des normes qui sont des normes de qualité”. Dans ce volet, l'absence de réseaux commerciaux et les exigences des banques ont aussi été évoquées.