RESUME : Wassil est contraint de raccompagner Ghania chez elle. Il la prie de sortir de leur vie. Il ne veut rien savoir d'elle. Ghania promet d'y réfléchir. Il lui fait ses adieux… 25eme partie Lorsque Wassil rentre à la maison, Hakima qui est déjà au lit, l'attend. Il sent qu'elle veut discuter avec lui. Elle parait calme et sereine. Aussi amoureuse. Il pense qu'il devrait en profiter pour tout lui avouer. Cependant, il craint que cela ne soit qu'une apparence. - Tu devrais t'asseoir, chéri. Tu es préoccupé ? C'est à propos de Ghania ? l'interroge-t-elle. Tu ne devrais pas t'en faire ! Elle ne peut pas gâcher notre mariage. Je sais que tu n'as pas de sentiments pour elle ! - Il y a autre chose, lui dit-il en fermant les yeux un moment. Je ne sais pas si je devrais te le dire. Cela risque de tout gâcher entre nous ! - Rien de ce que tu pourras m'apprendre ne le pourra, le rassure-t-elle en prenant sa main. Je t'aime ! - Moi aussi. J'ignore si tu me pardonneras. - Ce que je ne te pardonnerais pas, l'avertit Hakima, c'est d'avoir des secrets ! Je suis ta femme et tu dois tout partager avec moi ! - Voilà, j'ai fait de la prison, lâche-t-il d'un coup en se levant. j'y suis resté trois ans ! - De la prison ? reprend Hakima en écarquillant les yeux. Ne me dis pas que tu as agressé ou violé ? Wassil ! Tu n'as pas fait ça, j'espère ! - Non, je n'ai jamais fait de mal à qui que ce soit. Le jeune homme lui raconte tout, se soulageant d'un poids qui l‘avait souvent étouffé, la rassurant d'un coup. L'espace d'un instant, elle avait pensé au pire. Dieu merci, il n'en était rien. Il s'était seulement fait pincer avec de la marchandise volée. Et rien que pour ça, il en avait pris pour trois années. Même s'il lui avait avoué avoir cambriolé, elle l'aurait compris et pardonné. Qui, dans le besoin, sans toit, sans famille, qui ne serait pas tenté de mettre la main sur les biens des autres pour pouvoir se nourrir ? Pour survivre… Il était si jeune, si seul. Elle a de la peine pour lui. Il était si bon alors qu'il ne le savait pas. En sortant de prison, il aurait pu se mettre à voler. Toutes les portes s'étaient fermées devant lui, il a failli en mourir un soir. Sur ce point, elle hésite à le croire un peu, croyant qu'il voulait toucher sa sensibilité mais quand il lui dit le nom de l'hôpital et le médecin qui l'avait suivi, elle est convaincue. Wassil ne lui a pas menti, ne serait ce qu'une seule fois. - Je n'avais que dix dinars le soir où j'avais appelé pour l'annonce, lui dit-il. Au fait, c'est toi qui m'a répondu ? - Oui. Je ne sais pas pourquoi mais je tenais à ce que tu aies ce travail. Tu paraissais si intéressé ! Maintenant je comprends pourquoi. C'était la chance de ta vie ! La mienne aussi… - Depuis, ma vie a changé, murmure-t-il. Je me suis accroché à la chance qui m'était offerte par le destin et je m'en suis sorti. Puis je t'ai rencontrée et là, je me suis mis à rêver ! - Avant de me connaître ? Wassil lui affirme que oui. Ses cousins et ses frères avaient tellement parlé d'elle qu'il avait eu l'impression de la connaître bien avant qu'ils se rencontrent. Et il l'avait tout de suite aimée. - Tu ne m'en veux pas de ne pas t'avoir tout dit sur mon passé ? l'interroge-t-il. Hakima le rassure. Elle comprend ses craintes. Sa famille et tous ceux qui l'avaient connu n'avaient pas hésité à lui tourner le dos avant et après sa détention. Ces mois passés au village avaient prouvé qu'il avait l'âme pure. En se confiant, il avait désormais gagné sa confiance. Les craintes de voir son bonheur gâché par les révélations que pouvait faire Ghania l'avaient poussé à tout avouer. Il avait maintenant la conscience tranquille. Le pire était loin derrière lui. Rien ni personne ne pourra venir troubler leur bonheur. A. K. Fin