L'ancien président, Ali Akbar Hachémi Rafsandjani, a critiqué, hier, un climat d'intolérance régnant, selon lui, en Iran et a appelé à “créer un climat de liberté” dans le pays, selon l'agence Ilna, proche des réformateurs. “La situation dans le pays est telle qu'on ne supporte pas les critiques constructives”, a déploré M. Rafsandjani lors de rencontres avec des étudiants et des réformateurs à Machhad (nord-est). L'ex-président dirige toujours deux des plus importantes instances de la République islamique, l'Assemblée des experts et le Conseil de discernement. “Une société sûre est une société croyante et qui n'est pas infectée par l'injustice”, a-t-il dit en évoquant un verset du Coran, avant de rappeler que c'étaient “les deux objectifs principaux de la révolution” islamique de 1979. M. Rafsandjani s'est démarqué à plusieurs reprises du pouvoir actuel depuis la réélection contestée du président Mahmoud Ahmadinejad en juin. Hier, il a également appelé le pouvoir à “créer un climat de liberté pour convaincre la majorité de la population”. Il a de nouveau plaidé pour “la voie de la modération”, rappelant qu'il s'était exprimé à ce sujet lors d'un sermon en juillet, qui lui a valu de se retrouver partiellement mis à l'écart par le pouvoir actuel. “J'ai toujours dit que j'étais contre les extrémismes. Si la voie de la modération s'impose dans la société, beaucoup de problèmes actuels seront réglés”, a-t-il affirmé. M. Rafsandjani a également appelé les opposants à “s'exprimer dans le cadre de la légalité”, à la veille d'une nouvelle journée de protestation, lundi, à laquelle ont appelé les groupes d'opposition. “Mais les dirigeants aussi doivent respecter la légalité”, a-t-il ajouté. Plusieurs centaines d'opposants ont été arrêtés et, parfois, lourdement condamnés après les manifestations ayant suivi la réélection de M. Ahmadinejad, une répression critiquée par le courant réformateur au sein du régime. Les autorités ont à nouveau mis en garde l'opposition contre toute manifestation “illégale” lundi, à l'occasion de la “journée de l'étudiant” commémorant la répression par la police du Chah d'une manifestation étudiante en 1953.