Devant le refus d'Alger d'accéder à son vœu, consistant à lui présenter des excuses, Le Caire verse dans la manipulation en faisant croire, par le biais de son agence de presse Mena, que le conseiller du président Bouteflika, Kamel Rezzag-Barra, présent en Egypte pour honorer l'invitation que lui a adressée Boutros Boutros-Ghali, le président du Conseil national égyptien des droits de l'Homme, l'aurait fait. Jusqu'où peut aller le régime Moubarak pour se sortir du guêpier dans lequel il s'est fourré en essayant de chiper par tous les moyens à l'Algérie la qualification à la Coupe du monde de football 2010 ? Tout semble permis pour faire croire que les autorités algériennes auraient accédé au souhait ardemment exprimé par Le Caire, à savoir lui arracher des excuses. Elles n'ont pas hésité à exploiter à leur avantage des déclarations faites à son arrivée dans la capitale égyptienne par Kamel Rezzag-Barra, le conseiller du président Bouteflika, à l'agence de presse Mena, dans lesquelles il a exprimé ses regrets quant aux conséquences ayant résulté du déroulement des deux matches Egypte-Algérie, entrant dans le cadre des éliminatoires jumelées de la Coupe d'Afrique des nations et du Mondial-2010. Le quotidien cairote Al Gomhouria en a fait sa “une”, présentant les propos de Rezzag-Barra comme des excuses, alors que nombreux sont les officiels algériens à avoir exclu catégoriquement l'éventualité qu'Alger présente des excuses ou dédommage les entreprises égyptiennes opérant dans notre pays. Dans le but évident de donner une grande importance à l'information, l'agence Mena fera dire à Kamel Rezzag-Barra, qui se trouve au Caire pour participer aux travaux de la première rencontre du forum permanent du dialogue arabo-africain sur la démocratie et les droits de l'Homme, que dès que le président Abdelaziz Bouteflika a pris connaissance de l'invitation que lui a adressée Boutros Boutros-Ghali, le président du Conseil national égyptien des droits de l'Homme, il lui a demandé d'annuler tous ses engagements et rendez-vous et d'y répondre favorablement. Aussi, le responsable algérien aurait appelé tous ceux qui croient en l'avenir arabe commun à dépasser ce genre de situations. Il aurait souligné que la volonté existant en Egypte et en Algérie permettra de dépasser cette crise conjoncturelle, qu'on appelle en Egypte un “nuage d'été”, “qui n'est en fait qu'une crise créée par certains ici et là-bas au niveau de la presse”. La veille, le ministre algérien de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, qui se trouvait au Caire pour assister au déroulement d'une réunion sur le pétrole, s'est entretenu avec son homologue égyptien. Un communiqué du ministère égyptien du Pétrole a indiqué que les hommes ont fait le point sur les moyens de renforcer les relations arabes de manière générale et de concrétiser les projets de coopération algéro-égyptienne en particulier. Il s'agit des premiers contacts directs entre officiels des deux pays depuis que la crise, qui a éclaté consécutivement à l'agression du bus de l'équipe algérienne en Egypte et l'élimination des Pharaons lors du match d'appui à Khartoum au Soudan. Ainsi, il n'a été nullement question d'excuses, ni de dédommagements algériens à l'Egypte. D'ailleurs, tous les responsables qui ont eu à se prononcer sur cette crise ont catégoriquement exclu cette éventualité. Clair, net et précis.