Convaincu que le seul moyen de réhabiliter l'image du pouvoir égyptien aux yeux de l'opinion publique nationale et internationale est d'obtenir des excuses algériennes, l'entourage du raïs Moubarak cherche à provoquer une entrevue avec le président Bouteflika à Copenhague pour lui donner l'interprétation désirée du côté du Caire. Fortement déçus de ne pas avoir réussi à arracher des excuses à la partie algérienne, malgré leurs nombreuses manœuvres d'exploiter la présence d'officiels algériens au Caire, les Egyptiens s'affairent à faire en sorte que Hosni Moubarak croise dans les couloirs du Bella Center, qui accueille la conférence, le président Abdelaziz Bouteflika. En effet, on apprend de sources généralement bien informées que les autorités égyptiennes échafaudent des plans pour provoquer une rencontre entre les deux chefs d'Etat, pour présenter l'événement à leur opinion publique comme la présentation des excuses de l'Algérie à l'Egypte. Il faut dire que cela constitue pour le régime Moubarak l'unique porte de sortie pour sauver la face devant le peuple égyptien, doublement déçu par l'élimination des Pharaons du Mondial-2010 et le refus catégorique de l'Algérie d'entendre parler de dédommagement des entreprises égyptiennes opérant dans notre pays pour les pertes subies suite aux dégâts occasionnés par la colère populaire après l'agression contre l'autobus transportant l'équipe nationale algérienne de football de l'aéroport du Caire à l'hôtel. Depuis le match de Khartoum, l'Egypte a tout essayé pour obtenir des excuses de l'Algérie. Devant le refus de l'ambassadeur d'Algérie au Caire, Abdelkader Hadjar, de céder à leur pression, ils ont vainement tenté de soutirer des mots d'excuses aux officiels algériens de passage en Egypte. Si le ministre algérien de l'Energie, Chakib Khelil, a éludé toutes les tentatives, le conseiller du président de la République pour les droits de l'Homme, Rezzag-Barra, a exprimé ses “regrets” pour les conséquences qui ont découlé du déroulement des deux matches de football ayant opposé les sélections des deux pays. Cette déclaration a été outrancièrement exploitée par les médias locaux, qui ont versé dans la manipulation pour les présenter comme des excuses algériennes. Il n'en demeure pas moins que du côté d'Alger, cette hypothèse est totalement exclue. Il suffit de se remémorer les déclarations officielles du Premier ministre, Ahmed Ouyahia, qui a réduit à sa plus simple expression l'importance des investissements égyptiens pour s'en convaincre. Il a affirmé que l'Algérie avait les moyens financiers pour y remédier rapidement. Mieux, ses propos laissaient clairement entendre que c'est à la partie égyptienne qu'il appartient de s'excuser car c'est elle qui a commis la première faute, à savoir le caillassage du bus des joueurs algériens au Caire. Ceci étant, une rencontre Bouteflika-Moubarak en marge du Sommet mondial sur le climat n'est nullement envisagée par les autorités algériennes, qui jugent le moment inopportun, d'autant plus que la rue algérienne est toujours en colère contre la campagne de dénigrement menée par les médias égyptiens, notamment les chaînes de télévision satellitaires, contre l'Algérie et ses symboles.