Les dernières déclarations de Yazid Zerhouni relatives aux raisons de la non-délivrance d'agréments à des partis ayant déposé des dossiers auprès de son administration depuis longtemps, tenues jeudi lors d'une séance du Conseil de la nation, n'ont pas laissé de marbre Mohamed Saïd, candidat malheureux à l'élection présidentielle d'avril 2009 et secrétaire général du Parti de la liberté et de la justice (PLJ). “Le dossier du PLJ déposé le 19 mai dernier auprès de la direction générale des libertés publiques et des affaires juridiques est complet. Il ne souffre d'aucun manque de l'avis même des services compétents qui le considèrent bien ficelé”, rétorque sèchement l'ancien bras droit de Ahmed Taleb Ibrahimi, avant d'ajouter : “À supposer qu'il y ait un manque d'une pièce quelconque, ces services ne nous en ont jamais fait part de quelque manière que ce soit, verbale ou écrite.” En outre, Mohamed Saïd reproche à Yazid Zerhouni de ne pas avoir répondu à la lettre qu'il lui a envoyée le 13 octobre dernier à propos des “tergiversations injustifiées de son département à autoriser la tenue du congrès constitutif du PLJ en application de l'article 15 de la loi organique relative aux partis politiques”. La réponse du ministre de l'Intérieur, M. Mohamed Saïd la trouve “dénuée de toute valeur légale” car, explique-t-il, “toute administration publique sérieuse chargée de la gestion des affaires publiques agit envers les citoyens par des écrits et non par des déclarations verbales”. De son point de vue, cette réponse verbale trahit “une fuite en avant” et “un mépris des règles de gestion administrative” du ministre de l'Intérieur. Poussant le bouchon plus loin, le secrétaire général du PLJ assène : “Le choix par le ministre de l'Intérieur pour sa déclaration de presse, de la célébration de la Journée mondiale des droits de l'Homme, souligne clairement sa persistance pour la dixième année consécutive, dans la violation de la Constitution et de la loi sur les partis”. Tout en réitérant sa détermination à ne pas lâcher prise jusqu'à obtention du fameux sésame lui permettant de participer en toute légalité à la vie publique, M. Mohamed Saïd s'est montré quelque peu déçu par “le silence à la fois des institutions nationales en relation avec les libertés et les droits de l'Homme et des forces politiques attachées à la défense de la démocratie”.