Les Palestiniens devraient opter cette semaine pour le statu quo à la tête de l'Autorité afin d'éviter la crise qui menace leurs institutions après le refus du Hamas d'autoriser la tenue d'élections générales début 2010, selon des responsables de l'OLP et du Fatah. “Il n'y aura pas de vide constitutionnel”, prédit Salah Rafat, un haut responsable de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), à la veille d'une importante réunion du Conseil central de l'OLP (CCOLP) qui doit décider de l'avenir de l'Autorité palestinienne. Le Conseil central, une instance intérimaire de l'OLP qui se réunira demain à Ramallah (Cisjordanie), va s'attacher à assurer la continuité des institutions palestiniennes en prolongeant les mandats du président et du Parlement de l'Autorité, qui expirent le 24 janvier prochain, ajoute M. Rafah. La commission électorale palestinienne a recommandé en novembre le report des élections législatives et présidentielle-initialement convoquées pour le 24 janvier-en raison de l'impossibilité de les organiser dans la bande de Gaza, contrôlée par les islamistes du Hamas. Le Hamas et l'Autorité palestinienne (basée à Ramallah et qui gouverne en Cisjordanie) sont à couteaux tirés depuis que le mouvement islamiste a pris le pouvoir par la force à Gaza en juin 2007. Conséquence de cette rivalité, le Hamas refuse de signer un accord de “réconciliation nationale” mis au point par l'Egypte et qui propose de reporter les élections au 28 juin. Le Hamas conteste la légitimité du président Mahmoud Abbas, à la tête de l'Autorité depuis janvier 2005. Il argue qu'aux termes de la Loi fondamentale (Constitution) palestinienne, le mandat de quatre ans de M. Abbas a expiré en janvier 2009. Las de l'impasse politique, Mahmoud Abbas, 74 ans, a annoncé son intention de ne pas briguer de nouveau mandat présidentiel mais il dit vouloir rester à son poste jusqu'à la tenue des prochaines élections. “Il est clair que le 24 janvier prochain expirent les mandats du Parlement et de la présidence. Si l'on ne peut pas tenir des élections, alors le président devra poursuivre son travail jusqu'à la tenue du scrutin”, explique Abdallah Abdallah, un haut responsable du Fatah, le parti de M. Abbas. Quant au Parlement de l'Autorité palestinienne, “il ne s'est pas réuni depuis septembre 2006 et il est donc de fait déjà paralysé”, souligne M. Abdallah. Le président du Parlement, Aziz Doweik, son adjoint Ahmed Bahar, et Mahmoud Ramahi, tous trois affiliés au Hamas, ne participeront pas aux travaux du Conseil central de l'OLP bien qu'ils en soient membres de fait. Mais même le Hamas, par la voix de Mahmoud Ramahi, est favorable à la prorogation des mandats du président et du Parlement. “En l'absence de réconciliation sur le terrain, il est sage de conserver la situation telle quelle jusqu'à ce que les conditions soient réunies pour la tenue d'élections. Sinon, le pays sera plongé dans le chaos politique”, prévient M. Ramahi. Toutefois, s'empresse d'ajouter le député islamiste, il n'est pas question de prolonger le mandat du président sans prolonger également celui du Parlement, aux mains du Hamas depuis les législatives de janvier 2006. Prévue pour une période transitoire, l'Autorité palestinienne, qui exerce un pouvoir exécutif et législatif sur des parties de la Cisjordanie, a été instaurée le 1er juillet 1994. Elle est chapeautée en théorie par l'OLP qui est reconnue dans le monde comme “l'unique représentant légitime” du peuple palestinien.