RESUME : En annonçant la bonne nouvelle à ses parents, Djamel ne s'attendait vraiment pas à la réaction de sa mère. Cette dernière veut un petit-fils. Elle ira même jusqu'à insinuer à son fils que sa femme était fragile et qu'elle devrait arrêter de travailler. Omar, tente de la raisonner… 27eme partie Elle allait riposter, quand Samia, vêtue d'une longue robe de chambre en soie rouge, fit son apparition. - Bonsoir. Oh papa, belle-maman ! Comme c'est gentil à vous d'être venus. Elle vint les embrasser et s'assoit auprès de Djamel. - Tu leur as sûrement annoncé la nouvelle. Djamel sourit : - Et comment ! Ils en sont très heureux, n'est-ce pas papa ? - Oh oui, mon fils. Que Dieu nous accorde à ta mère et à moi une assez longue vie, afin que nous voyions tous nos petits-enfants. Mes félicitations Samia, ma fille. - Merci, père. - Félicitations, Samia, lance sa belle-mère du bout des lèvres. - Merci, mère. Euh… vous allez dîner avec nous, n'est-ce pas ? Omar se lève. - Non, ma fille. Va plutôt te reposer. Nous dînerons chez vous une autre fois. Il pousse sa femme devant lui et se dirige vers la porte d'entrée. - Et surtout, mon fils, ne la laisse pas trop se fatiguer. - Pourquoi ? lance sa femme. Quand j'étais enceinte de Djamel, tu n'étais pas aussi prévenant avec moi. Djamel sourit : - Tu étais bien plus robuste que Samia, mère. - Ah oui ! Ça, tu peux le dire. Elle prend son air hautain et poursuit : - Ta femme semble de constitution fragile. Alors fais comme les médecins te disent et espérons que ton enfant n'en soit pas trop affecté. Djamel se mord les lèvres. Samia avait réintégré sa chambre, fort heureusement, et n'avait rien entendu de cette réplique sordide. Quelques jours passèrent. Samia avait repris quelques couleurs et se portait un peu mieux. Un petit congé lui avait permis de se reposer, et elle put reprendre son travail sans encombres. D'autres analyses confirmèrent son anémie et un autre traitement lui fut prescrit. Son médecin lui avait interdit les efforts inutiles et les tâches lourdes, si bien qu'elle se limita à faire son ménage et à préparer ses repas, parfois avec l'aide de Djamel, sans trop se fatiguer. Elle est, maintenant, au 7e mois de grossesse et se sentait souvent nauséeuse et alourdie. Mais comme toutes les jeunes mamans, elle s'entêta à préparer elle-même le trousseau de son bébé et décora minutieusement la chambre d'enfant qui devait l'accueillir. L'écographie avait démontré qu'elle attendait une fille. Elle en fut heureuse et Djamel aussi. Mais sa belle-mère ne ratait aucune occasion pour lui signaler que dans leur famille, les femmes donnaient toujours naissance en premier lieu à un garçon. Samia fut affectée par cette remarque qu'elle n'attendait pas du tout, d'autant plus que sa belle-mère, qui n'avait eu que Djamel, s'était souvent plainte, de n'avoir pas pu enfanter de fille. La fin du 7e mois approchait. Samia faisait très attention pour maintenir son poids et tentait de se reposer au maximum. Suivant les directives de son médecin, elle avait décidé d'arrêter de travailler et de ne reprendre son boulot qu'après son accouchement et un long congé de maternité. Un matin, sa belle-mère, vint la retrouver et lui demande de l'aider à placer les rideaux au salon du rez-de-chaussée. - Je vais monter moi-même sur l'escabeau, et tu n'auras qu'à me passer les rideaux. Samia la suit sans se faire prier. Elle constate que son beau-père n'était pas à la maison et que sa belle-mère avait déjà préparé l'escabeau et les rideaux en question. La jeune femme les déplie et attendit que sa belle-mère fût sur le haut de l'escabeau pour les lui tendre. - Je n'arrive pas à les saisir, lance cette dernière. Essaye de monter sur la première marche pour voir. Oui, monte encore sur une marche, Samia. Voilà, tu es à la quatrième marche, cela ira normalement. Tend-moi maintenant le premier rideau. Pour lui tendre le rideau, Samia lâche prise. Elle titube et tente de se retenir, mais son poids l'emporte, et elle retombe sur le sol du salon. Y. H. (À suivre)