Le siège de la direction générale d'ArcelorMittal Annaba a été hier le théâtre d'une manifestation de colère des employés de la cokerie, lesquels entendaient ainsi exiger la remise en état de leur outil de travail, à l'arrêt, rappelons-le, depuis plus de trois mois. Le sit-in des charbonniers a débuté aux environs de 9 heures du matin par une marche silencieuse avant que les manifestants, près de deux cents travailleurs, qui brandissaient des banderoles sur lesquelles on pouvait lire des slogans dénonçant la politique d'investissement menée par le groupe ArcelorMittal et par son partenaire Sider au niveau du site d'El-Hadjar, ne se regroupent devant les bureaux de la direction. Un rassemblement qui a été immédiatement rejoint par les membres du conseil syndical d'entreprise avec à leur tête Kouadria Smaïl. Ce dernier a tenu d'emblée à rassurer les travailleurs en colère sur leur avenir au sein du complexe sidérurgique, en leur indiquant qu'aucun effort n'a été négligé pour que la batterie soit réhabilitée dans les meilleurs délais et que cette installation stratégique reprenne sa production aussitôt. Le premier responsable du syndicat d'entreprise d'ArcelorMittal Annaba a rappelé aux agents de la cokerie en particulier que les plus hautes instances du pays, ministère de tutelle et centrale syndicale (UGTA) ont été alertés sur la situation de la batterie du complexe lors de la mission qui a été menée auprès d'elles, il y a deux mois. Kouadria affirmera que toutes les autorités contactées à ce propos se sont dit solidaires des quelque 320 travailleurs menacés par l'arrêt de ladite installation et qu'elles se sont engagées à tout faire pour que le redémarrage des équipements encore en cours d'expertise se fasse dans les plus brefs délais. Il a, par ailleurs, démenti hier les rumeurs persistantes faisant état d'une mesure imminente de compression des effectifs du complexe sidérurgique d'El-Hadjar et particulièrement au sein des charbonniers. “Votre installation fait l'objet de l'attention de tous actuellement. C'est aujourd'hui, justement, que le dossier d'expertise a été ouvert pour que les équipes mixtes algériennes et étrangères chargées du diagnostic rendent compte de leurs travaux. Un préalable à la prise de décision à prendre pour entamer les travaux de rénovation ou de réhabilitation promis”, dira-t-il en demandant aux manifestants de garder leur confiance en leurs représentants. M. Kouadria a, également, annoncé que la direction générale de la filiale algérienne du géant mondial de l'acier affiche sa volonté d'améliorer les conditions socioprofessionnelles des travailleurs du complexe de Annaba. Selon lui, il aurait été convenu de développer la réflexion sur les métiers, clés spécifiques à la métallurgie afin de favoriser les compétences et leur assurer une flexibilité. “Une étude comportant des propositions concrètes a été présentée à la direction générale le 15 décembre courant et elle fait l'objet d'une lecture par celle-ci.” Abordant le volet des revendications salariales et celles relatives à l'amélioration des conditions de travail des personnels, Smaïl Kouadria a informé les manifestants qu'une réunion, ayant à l'ordre du jour l'analyse du bilan des points contenus dans la plateforme des négociations restés en suspension en juillet dernier, a eu lieu les 13 et 14 décembre derniers. La révision des points litigieux aurait permis aux deux parties de se mettre d'accord sur le traitement des réserves émises par les représentants des travailleurs et des échéanciers fixés, se réjouit le premier homme du syndicat des métallurgistes. “Un groupe de travail mixte a été désigné pour réviser les organigrammes des services dépendant de l'exploitation et ceux rattachés à la maintenance. Le groupe de travail devra entamer un cycle de réunions pour une période s'étalant du 20 décembre prochain au 15 janvier 2010, alors que le délai convenu pour étudier les éventuels litiges est fixé au 15 février 2010”, a souligné notre interlocuteur avant de se féliciter du niveau des négociations se rapportant à la valorisation des métiers dits nobles.