La diplomatie algérienne est résolue à rebondir sur le dossier des personnes à extrader. Ayant été à l'avant-garde de la lutte antiterroriste, l'Algérie a présenté de nouvelles propositions de «grand intérêt» allant dans le sens de mieux juguler la menace terroriste. C'était avant-hier, au Conseil de sécurité dans le cadre d'un débat sur le thème «Menaces à la paix et à la sécurité internationales causées par des actes terroristes», auquel a pris part M.Baali, ambassadeur et représentant permanent de l'Algérie auprès des Nations unies. Le diplomate algérien a surtout insisté sur le fait que le Conseil de sécurité devrait «se pencher davantage sur l'examen de la question de la propagande et de l'apologie terroriste qui est, à certains égards, plus dangereuse et plus nuisible que le financement du terrorisme». Ensuite, Baali a rappelé «l'universalité» du phénomène. «Le terrorisme est une menace globale avec des effets globaux», a t-il soutenu. C'est la raison pour laquelle, il a invité l'ensemble des Etats qui entretiennent la distinction «dangereuse» entre les notions de terrorisme international et transnational à «prendre conscience des interconnections des réseaux terroristes et leurs interactions indépendamment de leurs motivations, de leurs localisations et de leurs moyens d'action». Une énième mise en garde que notre pays propage infatigablement depuis la constatation des premières violences intégristes. L'autre point soulevé a trait au payement des rançons. La diplomatie algérienne a plaidé pour une prohibition internationale des rançons, étant donné que «le kidnapping est l'un des moyens de collecte de fonds des groupes terroristes». Décidément, cette suggestion est motivée par le doute émis par les services de sécurité nationale quant à l'utilisation des fonds versés par le gouvernement allemand pour libérer ses ressortissants pris en otage par le Gspc. Selon eux, les liasses d'euros allemandes ont permis au groupe terroriste de se redéployer efficacement et relancer de plus belle ses sinistres forfaits. Pour l'heure, le dilemme n'est pas transcendé. La communauté internationale est partagée entre la sécurité des otages et les désastreuses conséquences du chantage terroriste. Autre problème, et non des moindres, a émaillé les débats. Il s'agit de la coopération judiciaire. Pour l'Algérie, une meilleure exploitation des possibilités offertes par le chapitre VII de la charte de l'ONU est indispensable. L'effet escompté est d'amener les Etats à coopérer notamment sur «la question de l'extradition, l'un des plus importants leviers de la coopération judiciaire». Consciente des risques que représentent les réseaux terroristes implantés à l'étranger, la diplomatie algérienne est résolue à rebondir sur le dossier des personnes à extrader. «Ma délégation a initié récemment une série de consultations informelles avec les membres du comité (CTC) en vue de soumettre de nouveaux noms», a affirmé Baali tout en signalant que «depuis janvier 2004, dix-neuf noms de personnes et six noms d'organisations terroristes, dont certains proposés par mon gouvernement, ont été ajoutés à la liste consolidée du CTC».