Photo : APS De notre envoyé spécial à Nice (France) Lyes Menacer Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a plaidé hier, au 25e sommet Afrique-France, en faveur d'un élargissement du G20 aux pays africains. «L'Afrique s'estime en droit de plaider en faveur d'un élargissement du G20», a-t-il déclaré dans son discours à l'ouverture des travaux de la première séance (à huis clos) sur la place de l'Afrique dans la gouvernance mondiale. M. Bouteflika a ajouté que le continent noir, avec ses 52 Etats et un milliard d'habitants, «ambitionne de sortir de son statut actuel de puissance potentielle pour parvenir à celui de nouveau pôle de développement». Car «elle [l'Afrique] entend ainsi assumer le rôle qui lu revient dans la gouvernance mondiale», a-t-il réaffirmé. Mais pour atteindre un tel objectif, l'Afrique a besoin d'un «environnement international» favorable à son développement social, politique et économique. «Les efforts considérables de l'Afrique pour créer un environnement propice à son développement ne peuvent s'accommoder d'un environnement international incohérent, sinon hostile», a ajouté M. Bouteflika, convaincu que «c'est dans la concertation inclusive, participative et transparente que l'on peut puiser les solutions les plus efficaces pour un développement durable». Et d'insister : «L'Afrique est convaincue que les défis globaux appellent les solutions globales, impliquant l'ensemble des partenaires.» Le président de la République s'est dit, vu l'importance des enjeux en présence et des défis à relever, favorable à «un élargissement qui puisse assurer une représentation plus équitable». Le travail entrepris entre l'Afrique et le G8 dans le cadre du Nouveau Partenariat pour le développement de l'Afrique (Nepad) a été considéré par le président de la République comme un processus qu'il faut poursuivre et renforcer davantage pour assurer une paix durable sur le continent. Le G20 constitue aussi pour l'Afrique, a indiqué M. Bouteflika, un cadre idoine pour assurer une intégration progressive et durable des pays africains dans l'économie mondiale. «Face aux chocs successifs qui ont ébranlé l'économie mondiale, le G20 a réussi à s'imposer comme le principal forum pour débattre et décider des règles devant régir la coopération internationale et réguler l'activité économique internationale en vue de la relance et de l'accélération d'un progrès économique et social au bénéfice de la communauté internationale», a-t-il ajouté. Evoquant le volet financier de ce partenariat, le chef de l'Etat a estimé qu'«il est évident que les institutions financières internationales se doivent, elles aussi, de renforcer la représentation des pays en développement en général et africains en particulier». Il s'agit en fait de réformer les organismes monétaires internationaux pour permettre aux pays africains d'avoir facilement accès aux financements tout en faisant partie du cercle décisionnel de ces institutions financières. M. Bouteflika croit toutefois que l'Assemblée générale des Nations unies, en concertation avec l'Union africaine, «offre sans aucun doute le cadre idoine pour mener cette réforme dans l'intérêt de la communauté internationale». Toutefois, pour atteindre les objectifs de développement socio-économique que s'est fixés l'Union africaine, avec ses partenaires asiatiques, européens ou américains, il faudra au préalable régler la question de la paix et de la sécurité qui a fait l'objet d'une deuxième intervention du chef de l'Etat à la seconde réunion (à huis clos), ayant eu pour thème «renforcer ensemble la paix et la sécurité». Tout en soulignant les efforts et les résultats auxquels est parvenue l'Union africaine durant la dernière décennie, le président de la République a appelé au «renforcement de l'Amisom (Force du maintien de la paix de l'Union africaine), aussi bien sur le plan humain que logistique». Il a donc appelé au déploiement d'une force onusienne de stabilisation en Somalie, au soutien du processus de paix au Soudan, entre autres. «Il est [donc] souhaitable de renforcer le partenariat entre l'Union africaine et les Nations unies, à travers le Conseil de sécurité et l'Assemblée générale. […] l'UA est disposée à intensifier les consultations pour un partenariat authentique pour la paix en Afrique où seraient clairement définies les responsabilités et concrètement précisés les rôles de chacun pour que l'architecture visant à servir les objectifs de prévention, de gestion et de règlement des conflits soit un cadre plus opérationnel et efficace», a-t-il conclu. L. M. Paiement des rançons pour libérer les otages en Afrique Bouteflika en appelle à la solidarité internationale La question du paiement des rançons aux terroristes en échange de la libération des otages occidentaux par leur gouvernement respectifs a été au centre du discours du président de la République algérien Abdelaziz Bouteflika qui a appelé à «une solidarité accrue et à un effort commun pour qu'il y soit définitivement mis un terme». S'agissant de la lutte contre le terrorisme, notamment dans le Sahel, M. Bouteflika a estimé que «l'arsenal juridique devrait, toutefois, être renforcé par l'adoption du projet de convention globale de lutte anti- terroriste» qui condamne le recours, par les Etats, au paiement des rançons pour libérer leurs otages. Le Conseil de sécurité de l'ONU a introduit dans sa résolution 1904 des dispositions criminalisant le versement des rançons aux groupes terroristes.