Le président sahraoui, secrétaire général du Front Polisario, M. Mohamed Abdelaziz, a attiré l'attention du SG de l'ONU, Ban Ki-moon, sur la situation de l'activiste sahraouie Dakja Lashgar, détenue dans une prison marocaine, a indiqué mardi l'agence de presse sahraouie (SPS). Cette détenue politique sahraouie “vit dans des conditions de détention inhumaines dans une cellule individuelle sous haute surveillance, interdite de tout contact avec le monde extérieur, de moyens de communication et privée de son droit aux soins médicaux et à la nourriture”, a souligné M. Abdelaziz. Il a, par ailleurs, rappelé que l'activiste sahraouie souffrait de plusieurs maladies suite à une disparition forcée de plus de dix années depuis qu'elle a été enlevée par les forces de sécurité marocaines et détenue dans des centres de détention secrets de Agdez, Derb Moulay Chérif et Kelâat M'gouna où elle a subi les pires tortures et mauvais traitements. Le président sahraoui a appelé le SG de l'ONU à agir pour sauver la vie de cette militante, soulignant la nécessité d'une “intervention rapide du responsable onusien auprès de l'Etat du Maroc pour sauver la vie de la militante des droits de l'Homme Dakja Lashgar”. Il a, par ailleurs, fait part au SG de l'ONU de la répression et du blocus auxquels était soumis le domicile de l'activiste sahraouie Aminatou Haïder après son retour à Al-Ayoun occupée. Ces pratiques, a poursuivi le président sahraoui, “traduisent une tendance répressive alimentée et encadrée par le discours du roi du Maroc, le 6 novembre dernier, contre les citoyens, étudiants et militants des droits de l'Homme sahraouis, défenseurs du droit du peuple sahraoui à l'autodétermination consacré par les décisions et chartes des Nations unies”. M. Abdelaziz a rappelé également “la vague de répression à travers les interpellations massives, les procès factices, la confiscation des papiers d'activistes des droits de l'Homme, tout en les empêchant de voyager à l'étranger, et l'expulsion illégale et l'expatriation forcée de la militante Aminatou Haïder”. Il a estimé que malgré le retour d'Aminatou Haïder auprès des siens, les manifestations de répression et de provocation restent patentes, expliquant que la situation de cette militante était similaire à une assignation à résidence. Le président Abdelaziz a, en outre, appelé l'ONU à mettre en place un mécanisme à même de protéger les droits de l'Homme. “Face à ces développements rapides, nous estimons qu'il est temps pour les Nations unies de prendre les mesures nécessaires et urgentes à même de garantir la sécurité des citoyens sahraouis à travers un mécanisme de protection des droits de l'Homme au Sahara occidental”, a-t-il soutenu. Le président sahraoui a enfin appelé le secrétaire général de l'ONU à intervenir pour “la libération des sept militants des droits de l'Homme, ainsi que tous les détenus sahraouis et lever le blocus imposé à la militante Aminatou Haïder”. Il a, en outre, exhorté les Nations unies à intervenir “avec tous les moyens possibles à travers notamment l'envoi d'une équipe médicale indépendante au chevet de Dakja Lashgar et de prendre les mesures qui s'imposent face à cette situation humanitaire tragique”.