Position n Le gouvernement espagnol a rejeté hier, mardi, les critiques selon lesquelles son traitement de l'affaire Haïdar valait la reconnaissance de la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental. «Il n'y a eu aucune reconnaissance de la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental», a déclaré le ministère des Affaires étrangères, Miguel Angel Moratinos, dans un communiqué publié quelques jours après le retour de Aminatou Haïdar chez elle, à Laâyoune. «Au contraire, a ajouté le ministère, le gouvernement s'est borné à relever que les lois marocaines s'appliquent au Sahara occidental, c'est-à-dire qu'il a simplement relevé un fait qui est en outre évident pour toute personne qui suit le dossier de près.» Il est à rappeler que le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) a affirmé auparavant que l'Espagne n'avait jamais reconnu la «souveraineté du Maroc» sur le Sahara occidental, a rapporté lundi l'Agence de presse sahraouie (SPS), citant l'Agence de presse espagnole (EFE). Dans une conférence de presse organisée à l'issue de la dernière réunion du gouvernement pour l'année 2009, la secrétaire à l'Organisation au PSOE, Mme Leire Pajin, avait souligné que la position du gouvernement à l'égard de la question sahraouie «s'est toujours articulée autour de la recherche d'une solution définitive et juste à même de permettre au peuple sahraoui de jouir de son droit à l'autodétermination conformément aux décisions des Nations unies». Le 17 décembre, jour où Mme Haïdar a été autorisée par le Maroc à rentrer, M. Moratinos avait déclaré : «Jusqu'à ce que le différend (ndlr, sur le Sahara occidental) soit résolu, et en conformité avec la position de l'ONU, l'Espagne note que la loi marocaine s'applique au Sahara occidental.» Ce commentaire a été considéré par certains partis d'opposition espagnols ainsi que par des militants sahraouis comme une concession au Maroc qui a envahi le Sahara occidental en 1975, quand l'Espagne, ancienne puissance coloniale, s'en est retirée précipitamment à la fin du franquisme. Par ailleurs, le président sahraoui, secrétaire général du Front Polisario, Mohamed Abdelaziz, a attiré l'attention du SG de l'ONU, Ban Ki-moon sur la situation de la militante sahraouie, Dakja Lashgar, détenue dans une prison marocaine, a indiqué, hier, mardi, l'Agence de presse sahraouie (SPS). Cette détenue politique sahraouie «vit dans des conditions de détention inhumaines dans une cellule individuelle sous haute surveillance, interdite de tout contact avec le monde extérieur, de moyens de communication et privée de son droit aux soins médicaux et à la nourriture», a souligné M. Abdelaziz. Le président sahraoui a appelé le SG de l'ONU à agir pour sauver la vie de cette militante soulignant la nécessité d'une «intervention rapide du responsable onusien auprès de l'Etat du Maroc pour sauver la vie de la militante des droits de l'Homme, Dakja Lashgar».