Révolu est le temps où la pêche dans les cours d'eau et les lacs était l'apanage des seuls amateurs de la pêche à la ligne. Avec l'avènement du barrage de Béni Haroun, avec ses 7 727 hectares d'étendue et ses ressources halieutiques naissantes, l'activité prend progressivement les contours d'un créneau économique à part entière. Depuis la fin de l'année 2006, en effet, après le peuplement du plan d'eau de Béni Haroun de plusieurs centaines d'alevins de carpes importés de Hongrie, la pêche continentale au large du plus grand barrage du pays est ouverte à l'investissement. Des coopératives de pêcheurs sont nées. Selon le directeur de l'agence d'exploitation du barrage de Béni Haroun, A. Manaâ, le nombre d'entités créées dans le cadre de la politique du secteur visant à promouvoir la pêche continentale à Mila a atteint le chiffre de 5 en 2009, chiffre qui pourrait être revu à la hausse dans un proche avenir eu égard à l'engouement manifesté localement à cette activité. “Nous avons accordé des autorisations d'exploitation des ressources halieutiques du barrage à 5 coopératives de pêcheurs, qui emploient au total une vingtaine de personnes. Elles produisent à présent un peu plus de 3 tonnes de poisson par mois”, nous dira A. Manaâ. Et d'ajouter : “D'autres coopératives de même vocation seront agréées dans l'avenir ; nous avons transféré leurs demandes au ministère de tutelle pour étude et approbation.” Parallèlement, un projet visant à assurer la pérennité des ressources halieutiques du lac de Béni Haroun et, par la même, la survie de l'activité est en train de faire son petit bonhomme de chemin. Allusion au projet de production d'alevins de carpes en Algérie que pilotent actuellement l'ANBT et l'antenne de la pêche et des ressources halieutiques de Mila. À en croire notre interlocuteur, des géniteurs de toutes les variétés de carpes qui peuplent le lac du barrage ont été transférés dans un centre spécialisé en aquaculture à Sétif en vue d'assurer localement la production des alevins qu'on importait en monnaie forte depuis la Hongrie au départ. Il est à souligner que la faune lacustre de Béni Haroun est formée essentiellement de trois variétés de poissons d'eau douce, à savoir la carpe à grande bouche, la carpe argenté et la royale.