Le Hamas répondra d'ici la fin de la semaine à la contre-offre d'Israël sur un échange de détenus palestiniens contre Gilad Shalit. Hamas, qui tient Gaza, exige la libération d'un millier de Palestiniens détenus en échange de la remise du soldat franco-israélien détenu depuis trois ans et demi dans l'enclave palestinienne. L'Etat hébreu aurait accepté l'échange, à condition que certains de ces prisonniers soient expulsés vers Gaza ou l'étranger, avec interdiction de revenir en Cisjordanie. En fait, la libération de l'ancien chef du Fatah intérieur reste la pierre d'achoppement des négociations, selon sa femme, Fadwa Barghouti, qui confirme que son compagnon figure bien parmi les prisonniers palestiniens dont le Hamas exige la libération en échange du tankiste israélien de 23 ans, qu'il est même au cœur des tractations entre les dirigeants islamistes et le cabinet de Benyamin Netanyahu. Le plus célèbre détenu de l'Etat d'Israël va-t-il quitter sa cellule n° 27 du pénitencier de Hadarim ? Condamné en 2004 à cinq peines de prison à vie, ce chef du Fatah demeure, selon les sondages, la figure la plus populaire du Mouvement national palestinien, y compris au sein de la base du Hamas. Annoncé à plusieurs reprises, l'échange semble sur le point de se faire. La presse israélienne a d'ores et déjà annoncé le scénario : dans un premier temps, Israël relâchera 450 prisonniers palestiniens réclamés par le Hamas. Simultanément, Shalit sera remis aux Egyptiens, les médiateurs de la négociation, avec les Allemands, puis rendu à son pays. Au cours d'une seconde vague, 530 autres Palestiniens seront libérés. Outre le médiatique Barghouti, élu député lors des législatives remportées par Hamas, les islamistes ont exigé également la libération d'Ibrahim Hamad et Abbas as-Sayed, deux dirigeants des Brigades Azzedine al-Qassam, la branche militaire islamiste. Pour le Fatah, Hamas a mis en avant le nom d'un des leurs pour montrer qu'ils ne cherchent pas à libérer uniquement leurs militants et les islamistes espèrent voir Barghouti prendre la tête du plus vieux parti palestinien, lequel cesserait de les traiter en ennemis. Dans une interview récente au journal italien Corriere della sera, Marwan Barghouti annonce que son objectif majeur, une fois libre, sera de “réaliser l'unité des factions palestiniennes”, puis de se porter candidat à “la présidence de la République”. Les élections, prévues fin janvier, ont été repoussées sine die car le Hamas menaçait de les boycotter. Déçu par l'attitude américaine, découragé par l'absence de perspective de paix, le président Mahmoud Abbas a déjà annoncé qu'il ne se représenterait pas. Le comité central du Fatah, l'organe exécutif du mouvement, doit se réunir le 15 décembre pour proroger son mandat jusqu'au scrutin et, peut-être, créer aussi une vice-présidence. Une grande partie des cadres dirigeants serait en faveur d'attribuer ce poste à Marwan Barghouti.