Le président Mamadou Tandja a donné hier le coup d'envoi des opérations de vote des élections municipales à travers le pays, que l'opposition a appelé à boycotter. "Nous voulons que ces élections, les dernières pour l'année 2009, se terminent bien afin que le Niger soit en mesure de faire avancer sa démocratie", a déclaré à la radio le président peu après avoir voté à la mairie de Niamey, vers 7h30 (06h30 GMT). Il a souhaité que les élections se déroulent "dans de bonnes conditions, le calme et la paix pour construire le Niger", et invité les électeurs à "choisir des hommes et des femmes capables de bien tenir leur communes". Samedi, l'opposition réunie au sein de la Coordination des forces démocratiques pour la République (CFDR) a dénoncé "l'entêtement" du régime à organiser "de façon unilatérale" les municipales et appelé la population à "boycotter massivement" le scrutin. L'opposition a estimé, dans un communiqué, que ces municipales sont "une étape supplémentaire franchie par le pouvoir illégitime et illégal de Mamadou Tandja dans sa course frénétique pour la mise en place des institutions fantoches nées de son coup d'Etat constitutionnel". Le Niger est plongé dans une crise politique depuis que M. Tandja a obtenu, par l'adoption contestée le 4 août d'une nouvelle Constitution, une rallonge d'au moins trois ans de son mandat qui expirait initialement le 22 décembre. Le 20 octobre, la tenue d'élections législatives a entraîné la suspension de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao). L'Union européenne a ensuite suspendu son aide au développement dans l'attente d'un retour à "l'ordre constitutionnel". Niamey avait pourtant indiqué à Bruxelles que les municipales seraient éventuellement reportées pour favoriser une sortie de crise. Un dialogue direct entre pouvoir et opposition a été entamé sous les auspices d'un médiateur de la Cédéao.