L'année 2009 qui s'achève verra la fin du programme du président de la République de soutien à la relance économique 2004/2009. Un programme qui est passé successivement de 55 milliards de dollars fin 2004 à 100 fin 2005, 140 fin 2006 et a certainement dépassé les 200 milliards de dollars en cette fin 2009. Englobant tous les secteurs, ce programme 2004-2009 était motivé par une volonté de booster l'économie algérienne et créer les conditions de la relance. Classé comme une priorité, l'Etat ne cesse de multiplier des efforts pour parachever la réalisation de son programme de réalisation de logements, mais des retards continuent d'être enregistrés, notamment dans le programme de l'Agence pour l'amélioration et le développement du logement (Aadl) qui peine toujours à réaliser certains chantiers du programme de 2002. Cependant, le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, Noureddine Moussa a affirmé, récemment, que l'objectif de réalisation de 1 million de logements sur le quinquennat 2005-2009 a été “atteint”. À ce propos, il avait précisé que jusqu'à la fin septembre dernier, 953 420 logements ont été réceptionnés auxquels devaient s'ajouter entre 50 000 et 80 000 autres logements durant le dernier trimestre 2009 pour atteindre plus d'un million de logements à la fin de l'année en cours tel que prévu par le programme quinquennal. Notons que d'après le dernier rapport d'Oxford Business Group le 16 juin dernier, sur l'immobilier en Algérie, le million de nouveaux logements coûtera 14 milliards d'euros. Concernant le bilan 2005-2009 des travaux publics, l'autre secteur névralgique du programme 2005-2009, le taux de réalisation de l'ensemble des 3 000 projets en cours de réalisation s'est situé autour de 95% à la mi-octobre avant d'atteindre les 98% à fin 2009. Selon les chiffres du ministère, le réseau routier national a atteint une longueur totale de 112 039 km sans mentionner les routes urbaines d'une longueur de 60 000 km. À propos de l'état des routes, 95% de routes nationales sont jugés “acceptables” contre 55% en 1999 alors que pour les chemins de wilayas, 75% sont dans un état acceptable contre 40% seulement en 1999. Le réseau routier national (sans le réseau urbain) couvre une superficie de 800 millions de km2 en Algérie, et le secteur a généré entre 2005 et 2009 pas moins de 650 000 emplois. À propos de l'autoroute Est-Ouest entamée en 2007, le projet, d'un coût global de 11 milliards de dollars, sera réalisé dans les délais (40 mois), soit début 2010. Selon un état des lieux des travaux en cours, le lot Ouest (Chlef-frontière marocaine) est “pratiquement terminé” et sera livré fin 2009. Pour le lot Centre (Chlef - Bordj Bou-Arréridj), les travaux sont également avancés mais les équipes butent sur certaines difficultés liées au sol entre Boumerdès et Bouira au niveau de Bouzegza où 4 tunnels sont prévus. Dans le lot Est, un tronçon de 200 km reliant BBA à Constantine sera livré prochainement puisque les travaux avancent à un bon rythme. Eloigner le spectre de la pénurie d'eau qui menace l'Algérie est l'un des plus grands défis qui se pose aux autorités du pays. Près de 15 milliards de dollars ont été investis dans le secteur. Pour réaliser cet objectif, près de 1500 projets ont été lancés dans le cadre du programme complémentaire de soutien à la croissance 2005/2009, et ce, grâce à la mobilisation d'un volume d'investissements qui avoisine les dix-huit milliards de dollars américains. Dans le cadre de ce programme, des réalisations majeures ont vu le jour. Il s'agit entre autres : du complexe hydraulique de Beni Haroun, opérationnel depuis septembre 2007, du complexe hydraulique de Taksebt, qui produit à partir du barrage du même nom et depuis mars 2008, 250 000 m3 d'eau potable pour l'alimentation des localités situées sur le couloir Tizi Ouzou-Boumerdès-Alger, du système MAO vers les wilayas de Mostaganem et Oran (155 hm3/an), des barrages Erraguène, Tabellout et Draâ Diss vers la wilaya de Sétif (189 hm3/an), des barrages Ighil Emda et Mehouane vers la wilaya de Sétif (119 hm3/an). À signaler également la réhabilitation des réseaux d'AEP dans 13 grandes villes du pays, ainsi que des projets de protections des agglomérations contre les inondations, auxquels s'ajoutent la réalisation de quarante stations d'épuration, la réhabilitation de 20 STEP et la construction de 50 stations de lagunage. Doté d'un budget de 35 milliards de dollars US, le programme sectoriel des transports 2005-2009, visant à satisfaire les besoins de mobilité des biens et des personnes, a enregistré un nombre impressionnant de projets. Pour le transport ferroviaire, c'est 931 km de nouvelles voies à fin 2008. Il s'agit entre autres de la mise à niveau en cours de la rocade nord : voies dédoublées, électrifiées, signalisation et télécoms modernes ; aménagement ferroviaire de la banlieue algéroise et du trafic de banlieue des grandes villes ; lancement des projets de la ligne ferroviaire des Hauts-Plateaux, des pénétrantes nord-sud et de la boucle du sud ainsi que l'acquisition de 30 locomotives diesel et électriques, 10 autorails (sur 17 prévus) et 14 rames automotrices (sur 64 prévues). Concernant le transport urbain, il s'agit de la réalisation en cours du métro d'Alger : 150 millions de voyageurs/an en 2012, de trois lignes de tramway à Alger, Oran et Constantine en chantier et six autres en cours de lancement. Réalisation de 35 grandes gares routières dont 8 multimodales, 54 gares et 46 haltes routières secondaires. Avec un taux de chômage ramené à 11% en 2007 avec l'objectif de descendre au-dessous de 10% entre 2009 et 2010, alors que ce taux était de 29% en 1990, le gouvernement ne désespère pas d'atteindre l'objectif de créer 2 millions d'emplois avant 2009, dont un million d'emplois permanents. Au-delà des quelques chiffres présentés, un bilan exhaustif devrait être fait sur les résultats de ce plan de relance 2005/2009. D'autant, que selon le patronat national, la PME/PMI a été complètement ignorée dans la dépense publique. Pour les entrepreneurs algériens, privés comme publics, le plan de relance de 150 milliards de dollars engagé en 2004 leur est passé sous le nez. Ce sont des entreprises étrangères qui ont raflé la mise, profitant d'une politique d'achat d'infrastructures fondées sur des échéances qui excluaient automatiquement les nationaux. Une problématique à méditer dans la mesure où un nouveau programme d'investissement public quinquennal de l'ordre de 150 milliards de dollars est en cours d'élaboration.