Il a été décidé de permettre le change de 2 500 dollars contre 190 000 DA, la facilitation pour l'octroi du visa et la vaccination gratuite. C'est en fait un conseil interministériel tenu lundi qui a tranché toutes les questions relatives à la compétition sportive qui attend notre équipe nationale en Angola, mais également les supporters qui ont l'intention d'aller encourager les Verts. Il est clair que l'épisode Khartoum gardera à jamais son caractère d'exception et que le déplacement pour Luanda est une autre histoire. C'est du moins ce que Wahid Bouabdallah, P-DG d'Air Algérie, a tenté d'expliquer lors du Forum d'Echibak qui s'est déroulé hier à la Maison de la presse Tahar-Djaout. “Le prix du billet est fixé à 60 000 DA après intervention encore une fois des pouvoirs publics. C'est aussi grâce aux sponsors qui ont été nombreux à se manifester et dont on laisse un certain nombre en réserve pour la Coupe du monde”, dira-t-il d'emblée et de préciser que cela représente 7 milliards de centimes avec Algérie Télécom en tête de liste des sociétés les plus généreuses. L'on retrouve également Nedjma, Djezzy, des entreprises d'assurance, RedMan, Bimo et bien d'autres qui ont préféré garder l'anonymat. Mais cela reste loin suffisant pour permettre à un nombre important, voire spectaculaire de supporters de se rendre à la Coupe d'Afrique des nations (CAN) malgré toutes les facilitations que l'on veut bien concéder aux supporters. À titre exceptionnel, l'Etat vient de décider d'allouer le change à hauteur de 2 500 dollars contre 190 000 DA, d'intervenir directement pour faciliter l'octroi du visa et d'accorder la vaccination gratuite contre la fièvre jaune. “Air Algérie a décidé de mettre à la disposition 3 000 sièges et tabler sur un minimum de 12 nuitées avec des matches qui se joueront les 11, 14 et 18 janvier 2010”, a indiqué M. Bouabdallah. À noter que les 2 500 dollars ne seront octroyés que si le demandeur bénéficiaire est muni d'un titre de transport dûment établi et devra les restituer en cas d'annulation de départ au risque d'être en infraction avec la loi puisque tout sera mentionné sur le passeport. La vente des billets a commencé La vente des billets a bel et bien commencé dans les agences d'Air Algérie mais également par le biais des agences de voyages. Il semble, cependant, que ces dernières, dans leur ensemble, ne sont pas très emballées par ce produit et préfèrent mettre le paquet sur un plus grand rendez-vous footballistique en l'occurrence la Coupe du monde prévue en Afrique du Sud en juin prochain. Air Algérie, pour sa part, a fixé la phase du retour entre les 19 et 23 janvier en cas de non-qualification de notre équipe. Dans le cas contraire et qui fera le bonheur de tout un chacun, des scénarios sont prévus par la compagnie nationale pour faire face à un plus grand engouement en cas d'une demi-finale possible qui nous opposerait encore une fois à l'équipe égyptienne. Les billets d'accès aussi seront disponibles ici même au pays ou sur place et le prix oscillera entre 15 et 25 dollars. Aussi, les Algériens devront bien se renseigner et considérer que l'hébergement en Angola varie entre 50 dollars chez l'habitant et 400 dollars dans les hôtels. M. Bouabdallah appellera les supporters à la vigilance avertissant ainsi contre l'insécurité et plaidera pour des départs en groupe et dans un cadre organisé. Il a, également, attiré l'attention sur d'éventuelles escroqueries de certaines agences de voyages qui sans vergogne profitent de l'occasion. À ce titre, le responsable de la compagnie nationale a déploré l'absence d'un tour operator d'envergure qui s'occupe des évènements sportifs comme cela se fait sous d'autres cieux. Conditions de départ pour la coupe du monde : on y pense déjà Les détails ne sont toujours pas connus et un second conseil interministériel devra trancher pas mal de questions, mais il est déjà clair du côté d'Air Algérie que 3 000 sièges seront mis à la disposition des supporters. L'équipe nationale étant transportée gratuitement par la compagnie nationale, le sponsoring sera alors déterminant pour les supporters qui devront casquer 217 000 DA (plein tarif) uniquement pour la billetterie. M. Bouabdallah appelle déjà les intéressés à se manifester et en cas de réduction, il y a remboursement de la différence. Les pouvoirs publics tentent également de trouver des solutions pratiques concernant les billets d'accès au stade. Air Algérie a proposé à ce propos d'acheter 3 000 billets, chiffre correspondant aux 3 000 sièges prévus pour les 12 vols programmés consacrés à l'événement. Les invendus, selon M. Bouabdallah, seront supportés par les pouvoirs publics. “C'est une société anglaise qui est désignée en tant qu'intermédiaire pour la vente des billets. Il se trouve que cette dernière ne reconnaît que la FAF comme vis-à-vis. Raison pour laquelle l'Etat a décidé de confier cette mission à Air Algérie. Mais rien n'est encore tranché”, expliquera M. Bouabdallah et d'ajouter que ça sera à l'Onat et au Touring de fédérer les agences de voyages qui devraient joindre, à cet événement sportif, l'opportunité de faire du tourisme. C'est en tout cas ce que compte faire Air Algérie à l'occasion à travers des packages montés avec une société spécialisée en la matière. M. Bouabdallah relèvera que pour gérer ces nouveautés, la compagnie nationale, qui connaît une intensification de ses activités, a créé une cellule baptisée “Khadra” et une direction de marketing qui prendra en charge le volet sportif. Un déclic qu'Air Algérie a l'intention de capitaliser à plus d'un titre et l'Algérie devra faire de même de l'avis de M. Bouabdallah. Pas de privatisation d'Air Algérie en tant que société Mère Interpellé par les journalistes, M. Bouabdallah ne manquera pas de bifurquer, abordant le volet inhérent au développement de la compagnie. Il commencera par les ambitions qu'il se trace comme objectifs d'atteindre les 6 millions de passagers d'ici 2014 et doubler ainsi les capacités actuelles. “Pendant 4 années consécutives, Air Algérie n'a pas cessé d'être déficitaire et de ne sortir du marasme qu'en 2008. Des bénéfices n'ont pas cessé d'être, depuis, en continuelle progression”, reconnaîtra celui en charge de la compagnie depuis un peu moins de deux années. “Il faut tenir compte de toutes les parties intervenantes dans le transport aérien à partir du hub, autorités aéroportuaires (police, douane, agents EGSA), accès à l'aéroport etc. et des normes à respecter, car nous disposons d'un grand nombre d'aéroports pour lesquels il faut réunir les conditions requises”, se défendra M. Bouabdallah abordant, au passage, certains choix pris par le passé qui n'ont pas été judicieusement réfléchis. Il donnera, en exemple, pour ne citer que ceux des gros porteurs alloués à des destinations non lointaines contrairement à leur vocation à l'image d'un A 330 qui assure la liaison Alger-Marseille. L'Open Sky et le chapitre Low Coast ont également été passés en revue sans trop d'insistance pour signifier encore une fois que le débat sur ces questions n'a vraiment pas lieu d'être. “Il faudra d'abord développer le tourisme, libérer le foncier et faire plus confiance aux privés”, appellera M. Bouabdallah sans détour, soutenant fermement que c'est là que réside l'avenir. Toujours est-il Air Algérie en tant que société mère ne sera jamais privatisée. “L'ouverture du capital ne peut être qu'au niveau du catering et fret par exemple”, corrigera-t-il et d'annoncer à l'occasion qu'un accord avec l'Etusa permettra dès 2010 la reprise des navettes reliant la ville à l'aéroport en attendant une meilleure configuration en termes d'aménagement.