Dans la discrétion, cet architecte de la finance a multiplié les lancements de chantiers, notamment le développement du crédit immobilier au profit d'un plus grand nombre de ménages, la traçabilité des opérations du commerce extérieur, la mise en place du Fonds national des investissements en direction des entreprises. Incontestablement, la loi de finances complémentaire avec ses dispositions, en particulier sur l'investissement étranger, les importations, l'institution du crédit documentaire comme unique moyen de paiement du commerce extérieur, et le crédit immobilier aidé par l'Etat, a constitué l'évènement économique parmi les plus saillants de l'année 2009. L'un de ses principaux artisans, Karim Djoudi, le grand argentier du pays qui a fait ses classes au sein du staff dirigeant de la Banque d'Algérie avant de devenir directeur général du Trésor, puis ministre délégué à la Réforme financière. À la tête de ce dernier département, n'oublions pas qu'il a tracé la feuille de route de la réforme bancaire sur qui il veille aujourd'hui à son exécution. À son actif déjà plusieurs succès : la mise en place du système moderne de paiement à l'origine d'une plus grande rapidité actuellement dans le traitement des opérations (virement, encaissement-décaissement de chèques.), la cotation des titres du Trésor en Bourse pour dynamiser le marché financier et le lancement de la bancassurance, avec à la clé plusieurs opérations de partenariat. Dans la discrétion, cet architecte de la finance a multiplié les lancements de chantiers : la mise en place du système national comptable aux normes internationales à partir de 2010, d'un système de statistiques fiable à travers l'installation d'un conseil national des statistiques et d'un délégué à la planification pour de surcroît une vision plus prospective de l'action de l'Etat, du numéro d'identifiant fiscal permettant la traçabilité de toute opération du commerce extérieur. Au cours de l'année 2009, le ministre des Finances est considéré comme l'un des principaux acteurs de l'inflexion de la politique économique du pays : suppression du crédit à la consommation au profit du développement du crédit immobilier, la diversification des sources de financement pour les PME, en particulier le développement du leasing et du capital risque, notamment en partenariat. Le projet concrétisé dans ce dossier est incontestablement le partenariat de la BEA avec la banque portugaise Espirito Santo et le fonds d'investissement du Moyen-Orient Swicorp, conclu en décembre, en attendant celui du capital risque sur le point d'être finalisé avec la même banque européenne et la française Siparex. Dans la discrétion, Karim Djoudi a, en outre, piloté le chantier de redynamisation du marché financier, un plan de deux ans à mettre en œuvre en 2010, destiné à donner plus de substance en particulier au marché boursier. À noter également le projet d'accroissement des financements en direction des entreprises à travers le Fonds national d'investissement doté d'une enveloppe de 150 milliards de dinars, devant à moyen terme atteindre 1 000 milliards de dinars, l'institution d'un fonds d'investissement par wilaya. En matière d'investissement direct étranger, l'indispensable contrôle de la joint-venture par la société locale ou les sociétés locales constitue une réaction aux effets de la crise financière mondiale. Cette mesure annonce le retour du patriotisme économique, à la mode actuellement dans les pays dits libéraux. Au chapitre du commerce extérieur, le crédit documentaire comme unique moyen de paiement des importations répond au souci de professionnaliser le négoce, d'éjecter les trabendistes et les fraudeurs des circuits du commerce extérieur, avec comme finalité de réduire la facture importations. La suppression du crédit automobile, l'interdiction de l'importation du matériel d'occasion, entrent particulièrement dans ce sillage. Les résultats ne sont pas encore frappants : seulement 2,7% de baisse des importations au cours des onze premiers mois de l'année 2009. Mais la tendance à la hausse a été freinée. Enfin, le grand argentier du pays semble donner l'image d'un technicien plutôt que d'un véritable décideur. D'aucuns semblent reprocher de surcroît le peu de résultat dans la lutte contre la corruption dans les corps de la douane et des impôts, les mouvements de transferts illicites de devises et le blanchiment d'argent. Une bataille qui semble relever plutôt d'une forte volonté politique et d'une coordination intersectorielle beaucoup plus efficace. En ce sens, il reste également à achever le grand chantier de l'efficience des dépenses publiques, aux retombées positives sur le développement durable du pays.