Israël a reporté une visite en Grande-Bretagne d'une délégation de militaires de haut rang de crainte qu'ils ne soient poursuivis en justice pour crimes de guerre, a indiqué hier le vice-ministre des Affaires étrangères. “Ces militaires ont été invités par la Grande-Bretagne, mais ils resteront en Israël tant que nous ne serons pas sûrs à 100% qu'ils ne feront pas l'objet de poursuites judiciaires dans ce pays”, a affirmé à la radio publique Danny Ayalon. M. Ayalon a indiqué qu'il doit s'entretenir mardi avec Lady Patricia Janet Scotand of Asthal, procureur général britannique —actuellement en visite privée en Israël — de la nécessité d'une réforme du principe de compétence universelle prévu par la législation britannique. Celle-ci permet à n'importe quel juge de délivrer un mandat d'arrêt contre une personnalité étrangère en visite au Royaume-Uni, à la demande d'un plaignant, s'il estime qu'elle a pu participer à des crimes de guerre ou à des crimes contre l'humanité. “Cette législation autorise tous les dévoiements. Elle visait initialement des criminels nazis, mais les organisations terroristes comme le Hamas (islamiste palestinien) s'en servent aujourd'hui pour prendre en otage les démocraties”, a encore déclaré M. Ayalon. “Il faut mettre un terme à cette absurdité, qui nuit notamment aux excellentes relations bilatérales israélo-britanniques”, a-t-il ajouté. Le mois dernier, un tribunal londonien avait émis et retiré un mandat d'arrêt contre Tzipi Livni, chef du parti Kadima d'opposition. Ce tribunal avait été saisi par des associations pro-palestiniennes pour le rôle de Mme Livni en tant que chef de la diplomatie durant l'offensive militaire à Gaza il y a un an.