Les regards des observateurs restent braqués vers la présidence de la République qui doit communiquer la liste des nouveaux sénateurs du tiers présidentiel. Ce qui s'y passe ces jours-ci au Conseil de la nation est loin d'être le souci majeur de l'Algérien lambda qui est plutôt à l'écoute des truculences qui agitent le front social. Néanmoins, les observateurs politiques ont les oreilles braquées sur la présidence de la République d'où doit tomber d'un instant à l'autre le communiqué révélant les noms des 24 sénateurs qui seront nommés dans le cadre du renouvellement partiel du tiers présidentiel. C'est le black-out total et rien n'a filtré quant à l'identité des “personnalités nationales” qui doivent intégrer le Conseil de la nation, en remplacement des 24 membres dont le mandat est arrivé à terme. Parmi les partants, plus ou moins connus de l'opinion publique, on cite Tahar Zbiri qui siège depuis la création de cette institution, Zahia Ben Arous, l'ex-égérie cathodique du système dans les années quatre-vingt, le général Cheloufi, qui préside actuellement la commission de la défense, Dalila Hlilou, talentueuse comédienne qui a rompu avec les planches depuis sa nomination, Boudjemâa Souilah, vice-président, Yacef Sadi, le héros de la Bataille d'Alger, Farid Habbaz, vice-président et représentat du MSP, Ammar Mehdi, ex-membre de la direction nationale de l'Ugta, Abderazak Bouhara, considéré comme la force de proposition du FLN, qui a d'ailleurs produit un document à l'occasion de la dernière réunion du Conseil national du parti, Mahieddine Amimour, un dinosaure du système qui a survécu à toutes les vicissitudes. En tout, 24 sénateurs, c'est-à-dire la moitié du fameux tiers bloquant qui doivent donc faire valoir leur droit à une retraite dorée. Cela étant, le président Bouteflika peut, en vertu du règlement intérieur, reconduire qui il veut. Cependant, d'autres sources concordantes proches des partis politiques de la coalition présidentielle laissent entendre que “la liste du Président risque de ne pas tomber tout de suite”. Elle ne sera connue qu'après le remaniement du gouvernement, et les ministres qui ne seront pas reconduits dans le nouveau cabinet seront dans le tiers présidentiel pour finir tranquillement leur carrière politique comme sénateurs. Mais toujours est-il que ces nominations doivent se faire, changement de gouvernement il y a ou pas, pour permettre à la seconde Chambre du Parlement, momentanément en stand-by, de se remettre en ordre de marche. En effet, la prochaine réunion plénière, où doit être théoriquement reconduit Ben Salah au perchoir, à moins d'un séisme politique au sommet, ne se tiendra qu'avec la totalité des 144 sénateurs. Une plénière où seront d'ailleurs confirmés officiellement les nouveaux venus. Au niveau des collectivités locales, l'opération de renouvellement partielle s'est déroulée mardi dernier. Le parti de Ahmed Ouyahia, à la faveur de son alliance avec le Parti des travailleurs, a tiré son épingle du jeu en enlevant 20 sièges, alors que le FLN, dont le chef annonçait pourtant un raz-de-marée, n'a obtenu que 23 sièges en comptant les trois obtenus par des indépendants apparentés FLN. Ce qui donne une nouvelle configuration avec 54 sièges pour le FLN qui perd la majorité absolue et 32 pour le RND, tandis que le MSP aura laissé des plumes en perdant son groupe parlementaire. Une situation dont le Conseil constitutionnel a pris acte en rendant lundi son verdict définitif, suite à ces délibérations portant sur les recours présentés par certains candidats, globalement jugés irrecevables dans la forme ou dans le fond, sauf pour le cas de Ouargla. La décision d'annulation des résultats sera notifiée aux autorités officielles compétentes, ainsi qu'à l'ensemble des candidats de cette wilaya.