La grève entamée depuis quatre jours à la SNVI de Rouiba a pris d'autres proportions, hier, lorsque des dizaines de travailleurs d'autres unités industrielles de Rouiba se sont joints à la protestation. Ainsi les travailleurs des unités de Magi, de Cammo, de Mobscob, Tamag et de l'Enad ont rejoint les manifestants de la SNVI qui se sont rassemblés à proximité de l'usine Coca Cola non loin de la ville de Rouiba pour exiger toujours la satisfaction de leur plate-forme de revendications. Les manifestants visiblement déterminés ont conditionné l'arrêt de leur mouvement par la présence des responsables de la centrale syndicale. Les protestataires ont continué à scander des mots d'ordre hostiles aux décisions de la dernière tripartite sous le regard discret des éléments composant les unités de CRS déployés aux alentours de la ville de Rouiba. Le sit-in a duré jusqu'à 13h au niveau de cet endroit et aucun incident n'a été relevé. Les travailleurs sont retournés ensuite à leur point de rassemblement initial à savoir devant le siège de la SNVI. Et là encore ils ont continué à crier leur colère tout en demandant des explications aux responsables qui ont selon eux ont ignoré leurs préoccupations. Les grévistes ont décidé de reprendre la protesta pour aujourd'hui. Selon nos informations d'autres travailleurs exerçants au niveau d'autres unités vont se joindre encore à cette grève qui pour le moment elle est bien encadrée. D'autant plus que les travailleurs n'ont pas apprécié les résultats de la réunion qui a eu lieu avant-hier au siège de la centrale syndicale et qui a regroupé leurs représentants et le secrétariat de l'UGTA. Réunion qui a été présidée par le secrétaire général de l'UGTA M. Abdelmadjid Sidi-Saïd et qui n'a pris fin qu'aux environs de 19h mais, selon des travailleurs, n'a abouti à rien. Cependant, cette réunion a été une occasion au patron de la centrale syndicale de mettre en exergue les efforts de l'UGTA et du gouvernement pour doter la SNVI de nombreux contrats et de plans de charge qui ont, selon un membre de la centrale syndicale, permis à l'entreprise non seulement d'aplanir ses difficultés mais d'envisager l'avenir avec sérénité, précisera-t-il. Sur la question de l'augmentation des salaires, les syndicalistes ont été invités à discuter une nouvelle grille des salaires dans le cadre de la convention de branche. Mais le point de discorde demeure l'ordonnance de 1997 relative à la retraite anticipée qui a été annulée par la tripartite. Les représentants des travailleurs ont été informés que des groupes de travail ont été mis en place pour étudier les modalités d'application de cette décision prévue à rentrer en vigueur qu'à partir de 2011. Mais les travailleurs qui exigent carrément le retrait de cette décision ont été indignés par la flambée des prix qui a touché de nombreux produits alimentaires avant même la rentrée en vigueur des dernières augmentations de salaires. Ces préoccupations avaient été soulevées, il y a plusieurs semaines, par les responsables syndicaux de Rouiba, notamment par l'union locale. Les responsables de cette instance avaient averti la centrale syndicale de l'ébullition qui commençait à agiter les travailleurs mais cet avertissement n'aurait pas été bien reçu si l'on en juge par les proportions que connaît le conflit ces jours-ci. Et les travailleurs commencent à s'interroger pourquoi aucun membre du secrétariat de l'UGTA notamment ceux chargés de gérer ce genre de conflits de travail ne s'est présenté sur les lieux pour tenter de désamorcer la crise ou du moins dialoguer avec les travailleurs. Un dialogue qui manque terriblement dans ce conflit et qui risque de coûter cher.