Une importante réunion est attendue ce matin au complexe sidérurgique d'El Hadjar pour passer en revue le dossier de la cokerie, une unité de l'usine mise à l'arrêt depuis le 11 octobre dernier, en raison de dysfonctionnements signalés dans ses installations. Le rapport final de l'expertise russe concernant cette division devrait être, comme prévu, remis et exposé aujourd'hui devant les représentants de la direction du complexe, le conseil participatif et le syndicat. «Sauf changement de dernière minute, la réunion est maintenue. Celle-ci a été programmée il y a trois semaines et ce sont les experts russes chargés de l'évaluation du dossier qui ont fixé la date de remise du rapport», indique le syndicat de l'entreprise. Les trois parties (direction, CP et syndicat), réunies au lendemain de la suspension de l'unité, ont décidé d'entreprendre des démarches visant la réhabilitation de cette unité industrielle en déterminant le coût global de la réparation. Depuis, des études de possibilité de remise en état sont enclenchées. En premier lieu, des experts du groupe Zenica (Bosnie), dépêchés par ArcelorMittal Group à l'usine d'El Hadjar, ont été sollicités pour établir les premiers constats. N'ayant pas donné les résultats attendus, l'expertise bosniaque a été remplacée par des experts du groupe Kokso (Pologne). Ceux-ci ont entamé leur travail sur la partie métallique et mécanique de l'unité ainsi que la mise en service de la station de mélange (gaz naturel et azote) pour l'enfournement des fourneaux durant le fonctionnement. La dernière expertise portant réparation et remplacement des batteries de l'unité est confiée aux spécialistes russes. L'évaluation préliminaire indique que pas moins de 20 millions d'euros sont nécessaires pour financer la réhabilitation de l'installation. Entre-temps, conformément à l'accord conclu entre la direction et le partenaire social, les quelque 320 employés de l'unité ont été affectés à d'autres divisions du complexe tandis qu'une partie est restée sur place pour assurer des missions d'entretien et de maintenance. Visiblement las des multiples reports, le syndicat a brandi récemment la menace de recourir à la protestation. «Dans le cas où la réhabilitation de la cokerie n'est pas retenue, le syndicat, en concertation avec les travailleurs, prendra toutes les mesures nécessaires y compris la paralysie totale et illimitée de l'usine», écrit-il dans un communiqué. Réaffirmant que la réhabilitation de la cokerie constitue une préoccupation majeure, le syndicat trouve que «la réunion d'aujourd'hui sera décisive pour connaître le devenir de la cokerie». Le complexe d'El Hadjar compte quelque 7200 salariés pour une capacité théorique de production de deux millions de tonnes d'acier liquide par an.