Les députés Tarik Mira et Ali Brahimi, exclus des rangs du RCD au printemps de l'année dernière, ont mis à profit la tournure prise par la grève des travailleurs de la SNVI pour se mettre au-devant de la scène en dénonçant la gestion du gouvernement de cette action revendicative. “Face à cette situation explosive, alors que l'ampleur et la durée de la protestation sociale sont manifestes, les pouvoirs publics opposent une sourdine irresponsable allant jusqu'à faire usage de la répression”, dénoncent-ils dans un communiqué rendu public hier. De leur point de vue, le durcissement de la protesta sociale a pour origine l'absence d'un vrai dialogue social. “Devant l'absence de toute culture de la négociation et du compromis, les travailleurs en viennent à sortir dans la rue pour pouvoir exposer leurs préoccupations et revendications sociales”, analysent-ils. Pour eux, la tripartite n'est pas le cadre idoine pour régler les problèmes du monde du travail. “Au-delà de sa représentativité — partielle et partiale — cette instance ne peut constituer le moment et le lieu uniques du dialogue social”, expliquent-ils. Mais au-delà de la grève de la SNVI de Rouiba, les deux députés ont fait remarquer que “trois mois durant, la rentrée sociale ne finit pas de révéler la profondeur de la crise du monde du travail”. “La détérioration du pouvoir d'achat, la montée continue du chômage et le recul des droits sociaux notamment en matière de retraite sont les éléments constitutifs de ce marasme social”, ajoutent-ils. Aussi ils lancent un appel au gouvernement pour “cesser de recourir à la répression et à ouvrir immédiatement et inconditionnellement les négociations avec les représentants légitimes du mouvement social” avant d'exhorter leurs pairs de l'instance parlementaire à “saisir cette occasion pour organiser un double débat sur la politique économique et la question sociale”.