“Nous avons le feu vert du Premier ministre pour une augmentation des tarifs de transport. Samedi prochain, se tiendra au ministère une réunion avec les directeurs de wilaya des transports et les syndicats pour discuter de cette question, mais aussi pour aborder celles concernant le respect de la réglementation par les transporteurs privés et de leur contrôle”. C'est par cette annonce que le ministre des Transports, M. Amar Tou, a choisi d'intervenir, hier au siège de la wilaya d'Oran, lors d'un point de presse venu clôturer sa visite de deux jours. Bien que les pouvoirs publics aient ainsi décidé de trancher l'opportunité d'une augmentation des tarifs du transport urbain, cédant à la revendication des syndicats du secteur, rien n'a été confié quant au montant de cette augmentation. De par le passé, certains transporteurs avaient fixé le seuil acceptable pour eux à 15 DA le prix d'un ticket de bus, au grand désarroi des usagers qui subissent quotidiennement le diktat des transporteurs indélicats ayant plongé ce secteur sensible dans une anarchie totale, comme c'est le cas particulièrement à Oran. Mais pour les usagers, au pouvoir d'achat déjà laminé, cette augmentation ne pourra être acceptée sans que ne soient mises sur le tapis les questions d'organisation et de contrôle du secteur du transport urbain, surtout le respect de la notion de qualité de service public, même si cette activité est dominée par le privé, de professionnalisation, de mise en place d'un plan moderne de circulation, etc. Autant de missions dévolues aux pouvoirs publics justement qui demeurent défaillants depuis l'ouverture de cette activité. Les entités publiques du transport urbain ne représentent que 10% de ce marché à l'échelle nationale, a encore expliqué l'orateur. Peu avant ce point de presse, le ministre des Transports a longuement présenté le plan quinquennal 2010/2014 de son département qui va engloutir plus de 2 milliards de DA, avec une part très conséquente consacrée au développement et à la rénovation du réseau national de chemin de fer. En effet, lors de cette présentation devant l'Exécutif de wilaya, M. Amar Tou a voulu faire passer “sa vision du plan quinquennal” qui n'a pas encore été approuvé, notamment sur les projets des deux grandes lignes ferroviaires du Nord et celle des Haut-Plateaux. Le propos du ministre était à cet effet on ne peut plus clair. “Il faut inscrire dans le plan quinquennal la réalisation de 4 pénétrantes à partir des deux lignes ferroviaires stratégiques, pour desservir le Sud-Ouest et le Sud-Est. Je veux l'inscription de l'ensemble de ce réseau car c'est une approche cohérente de développement pour les wilayas du Sud”, lâchera l'intervenant qui met la pression pour un arbitrage qu'il ne veut qu'en sa faveur. Par ailleurs, lors de la présentation de ce plan quinquennal, M. Amar Tou a encore confirmé que la mise en service commercial du métro d'Alger interviendra en 2012. “Les travaux du métro n'ont vraiment démarré qu'en 2004, et c'est cette seule date qui doit être retenue pour une évaluation”, voulant mettre ainsi un terme à la cocasserie d'un métro en réalisation depuis plus de 20 ans.