La Coupe d'Afrique des nations n'est pas seulement l'apanage des journalistes africains, qui sont du reste très nombreux en Angola. Des journalistes européens sont également en force, notamment à Luanda. Bon nombre d'entre eux s'attellent à des couvertures complètes comme s'il s'agissait d'un événement qui les concerne directement. Il faut dire aussi que la plupart des joueurs africains évoluent en Europe, près d'une centaine rien que pour les deux championnats français de première et de seconde divisions. Nous avons donc profité de l'occasion de nos confrères du Vieux Continent pour connaître leur avis sur la sélection algérienne et ses prestations lors des deux premiers matches contre le Malawi et l'Angola. Pour Philipe Doucet, journaliste très connu en Algérie de la chaîne prisée Canal+, “l'Algérie est très mal entrée dans la compétition car tout simplement ses joueurs ont sous-estimé leur adversaire, le Malawi. Avec leur qualification pour le Mondial, ils ont pensé que les choses allaient être simples devant un adversaire pas très connu, certes. Mais une fois que le Malawi a gagné, les Algériens ont tenté de revenir dans le match, et c'est là que le facteur climatique leur a joué un vilain tour”, nous a-t-il confié. Et d'ajouter : “C'est une question d'état d'esprit et à la CAN, il faut savoir attaquer les matches d'emblée.” Doucet estime, en outre, que “le retour de l'Algérie dans le second match est une chose, j'allais dire, évidente puisque cette équipe possède des qualités. Maintenant, il va falloir confirmer car je sais qu'avec une concentration maximale, les Algériens peuvent aller loin”. Pour lui, “afin que l'Algérie puisse faire une bonne Coupe du monde, il est impératif qu'elle fasse bonne figure dans cette CAN. J'ai toujours pensé du reste qu'en 2002, les Sénégalais qui avaient battu la France n'auraient jamais pu faire une bonne Coupe du monde s'ils n'avaient pas fait de bonnes prestations à la CAN. C'est en fait la meilleure préparation pour le Mondial”. En revanche, pour l'envoyé spécial du journal français l'Equipe, Hervé Penot, “les Algériens ont véritablement souffert des conditions climatiques lors du premier match contre le Malawi, ce qui a fait qu'ils n'ont pas pu réagir ensuite. Ils ont même cumulé les erreurs en défense à cause justement de ce manque de concentration dû à la chaleur et à l'humidité”. D'ailleurs, poursuit-il, “dans des conditions plus clémentes, les Algériens ont su tirer leur épingle du jeu. Mais le plus dur est à faire ; il reste ce match décisif contre l'Angola qui s'apparente à une finale. Là, je pense que vu que l'Algérie aura à faire le jeu pour gagner et subir une grosse pression contre l'équipe hôte, je crois que l'on verra le vrai niveau de cette équipe d'Algérie, on verra de quoi elle est capable”. En outre, pour notre confrère Doukhi du magazine But Algérie, le niveau “des Algériens monte crescendo, et cela ne m'étonnerait pas qu'ils jouent encore mieux contre l'Angola. C'est une équipe qui a prouvé contre l'Egypte qu'elle peut se transcender dans les moments difficiles. En tout cas, elle nous doit bien une revanche après la gifle contre le Malawi, même si contre le Mali, il y a eu un net mieux du point de vue rendement”. Enfin, pour l'envoyé spécial du journal italien Gazetta del Sport S. Bolderini, “l'humiliante défaite de l'Algérie contre le Malawi ne saurait être résumée aux conditions climatiques et, personnellement, j'attends de voir l'Algérie contre l'Angola pour découvrir son vrai visage”.