Le spectre de la grève refait surface. Le Conseil national autonome des professeurs et enseignants du secondaire et du technique (Cnapest) menace de reconduire son mouvement de protestation à la fin du mois de janvier. L'information a été confirmée, hier, par le responsable de communication du Cnapest, Messaoud Boudiba, joint par téléphone. Contacté par nos soins, le ministère de l'Education nationale a refusé tout commentaire. Le moins qu'on puisse dire est que l'accalmie fut de courte durée. Les différents syndicats commencent à “s'agiter” et ne jurent que par la grève. Après l'annonce du Conseil national des lycées d'Algérie (CLA), c'est le Cnapest qui appelle à la protesta. Mais qu'est-ce qui fait courir les syndicats ? Il semblerait qu'ils redoutent la mauvaise surprise de la commission ad hoc. “Nous avons fixé un ultimatum à la fin du mois à la commission ad hoc qui discutera à partir de cette semaine du régime indemnitaire. Si nous ne voyons rien venir, nous allons renouer avec la grogne”, avertit M. Boudiba. Le syndicaliste annonce déjà que plusieurs mouvements de contestation vont être observés par les enseignants, entre autres l'observation d'une assemblée générale le 28 janvier, à 11h, dans les lycées des 48 wilayas, en attendant la réunion du Conseil national pour décider de la démarche à suivre. En outre, le chargé de communication du syndicat “regrette qu'il ne soit pas convié aux discussions de cette réunion”. La rencontre se tiendra entre le ministère de l'Education, le ministère des Finances et la Fonction publique. “La base n'a plus confiance dans sa tutelle. Et surtout dans cette commission qui se tiendra au niveau du gouvernement, car nous n'avons aucune information sur ce qui se dira ou qui nous représentera”, a lâché M. Boudiba, en reconnaissant qu'avant cette commission, les syndicats avaient rencontré les représentants du ministre de l'Education pour élaborer le dossier du régime indemnitaire. “Nous nous sommes entendus avec les représentants du ministère au sujet du régime indemnitaire, mais nous ne savons pas si les personnes avec qui nous avons discuté seront nos représentants lors de la réunion de la commission ad hoc”, a avoué le syndicaliste. A priori, rien ne semble rassurer les professeurs, surtout qu'ils ont une mauvaise expérience avec cette commission. “Nous avons déjà eu affaire à cette commission sur le volet social et les résultats ne ressemblaient en rien avec l'accord initial”, a-t-il affirmé. Il a également fait valoir que “nous sommes dans le noir. Nous avons pris attache mardi dernier avec M. Khaldi, qui nous a informés que le travail de la commission commencera cette semaine, sans nous donner plus de détail”. Pour rappel, les professeurs avaient sérieusement perturbé la rentrée scolaire avec un mouvement de protestation de plus de trois semaines en novembre dernier. Et maintenant que l'ultimatum donné par les syndicats est sur le point d'expirer, les enseignants reviennent à la charge.