À l'issue de sa conférence de presse, Salomon Kalou nous a accordé un entretien. Liberté : À 24 heures du choc de ces quarts de finale entre la Côte-d'Ivoire et l'Algérie, comment voyez-vous cette rencontre ? Salomon Kalou : Comme je l'ai dit lors de la conférence de presse, c'est un match très difficile pour les équipes qui joueront une forte carte. C'est une rencontre où les deux mondialistes vont se rencontrer et prouver qu'ils sont là à cette CAN en vrais conquérants. Je pense que les débats seront très serrés. Quels que soient les joueurs qui vont les disputer, ce sera très rude pour les deux teams. Quelle appréciation faites-vous de votre adversaire, l'Algérie ? On a beaucoup de respect pour cette équipe d'Algérie qui n'est pas ici pour se balader. C'est une équipe bien organisée qui joue bien en bloc et renferme de bonnes individualités qui peuvent faire la différence. D'après vous, qui l'emportera en fin de compte ? L'équipe qui se concentrera le mieux sur le terrain aura le dernier mot. Y a-t-il des joueurs algériens au sein de cette équipe qui vous ont impressionné ? Toute l'équipe m'impressionne, ils ont des joueurs comme Ziani qui peut donner la dernière passe de buts ; on l'a vu lors des matches qu'on a supervisés, il est derrière le but inscrit par cette équipe d'Algérie ; il ne faut donc pas le perdre de vue. Il y a aussi Belhadj qui attaque beaucoup et ce milieu de terrain n°6 (il s'agit de Mansouri, ndlr) qui ratisse trop de balles, et fait un grand travail de récupération et de relance. Je pense que c'est le collectif de cette équipe qui m'impressionne, car il est superbement bien organisé, c'est une machine bien huilée. Et comment comptez-vous donc contourner ce bloc solide ? Si l'on joue comme on l'a fait face au Ghana, avec un jeu court basé sur des passes courtes, on n'aura pas de problème pour éliminer l'Algérie ; sinon, ils nous causeront de réels problèmes. C'est un match piège, alors ? Bien sûr, on a toujours de grands problèmes dans ce genre de matches, surtout face à une équipe bien organisée, cela nous est arrivé déjà en 2008 face à l'Egypte qui nous a causé les mêmes problèmes. Ce sera encore le cas ce dimanche face à l'Algérie, mais bon, on a bien travaillé pour pouvoir contourner cette équipe, tout en restant concentrés jusqu'au jour du match. Ce sera donc l'occasion de démontrer que vous avez gagné en maturité, c'est ce que vous voulez dire ? C'est l'occasion de démontrer qu'on a beaucoup progressé ces deux dernières années. Ce sera l'occasion de démontrer qu'on est là pour gagner cette Coupe d'Afrique des nations que tout un peuple en Côte-d'Ivoire attend depuis longtemps. Justement, la Côte-d'Ivoire est-elle capable réellement de remporter cette Coupe d'Afrique des nations ? Oui, je le pense. Si l'on ne croyait pas en nous, on ne serait pas là. Ce sera la CAN de la Côte-d'Ivoire. On forme une équipe. J'espère seulement qu'on va continuer à nous battre comme on l'a fait devant le Ghana. On ne doit rien lâcher. Convaincu donc de votre succès final ? Oui, sinon à quoi ça sert d'être là ? C'est la raison pour laquelle nous avons quitté nos familles et nos clubs pour être ici. Si l'on ne croyait pas en nous, on serait resté tranquillement chez nous. On sait qu'on est très attendu. On se force d'être à la hauteur des espoirs placés en nous par le peuple ivoirien. On a senti qu'il y a une forte pression exercée sur l'équipe. Comment allez-vous gérer cela ? C'est vrai, il y a une pression. Quand on est une bonne équipe, quand on est soi-disant prétendant au titre, on subit à coup sûr une pression que les autres n'ont pas forcément. Cela dit, on doit faire avec, on est obligé de composer avec cette pression qui parfois sert de motivation pour les joueurs. Prêts donc à assumer votre statut de super favori de cette 27e CAN ? Cela ne nous fait pas du tout peur. Ce statut, on est obligé de l'assumer. On ne doit plus se cacher. Je peux vous assurer que nous répondrons présent et nous serons à la hauteur des attentes de notre public. On est là pour nous imposer, rien ne peut nous arrêter. Comment jugez-vous votre prestation personnelle ? Je suis là pour ça. Je n'ai fait que mon boulot. Tout le monde doit faire son boulot. Et puis, je ne me focalise jamais sur mes prestations personnelles. Je pense toujours équipe. La Côte-d'Ivoire s'est qualifiée, c'est là l'essentiel. Maintenant, si je peux aider mes amis à atteindre l'objectif qu'on s'est fixé, c'est un pur bonheur. Mais je ne tirerai jamais la couverture vers moi.