Après délibération, la cour de justice d'Annaba a condamné, hier, le trésorier de la coopérative immobilière Chaima, implantée au Val-Mascort de Annaba, à deux ans de prison ferme pour vol et faux et usage de faux. Dans ce procès en appel d'une peine de 4 années de prison ferme qui avait été prononcée en mars 2006 à l'encontre du principal accusé, un complice de ce dernier a également écopé de deux ans de prison ferme pour complicité et tentative d'extorsion par le chantage. Les deux mis en cause avaient falsifié un chèque de 5,3 milliards de centimes qu'ils avaient dérobé au propriétaire d'une société de promotion immobilière établie à Annaba et dont ils ont usé comme moyen de chantage contre celui-ci. Une information judiciaire, selon une source proche du parquet de Annaba, a été ouverte dans ce dossier il y a près de quatre années pour “escroquerie en bande organisée, faux, usage de faux et abus de confiance”. Ce verdict a été accueilli avec beaucoup de satisfaction par l'opinion publique locale, notamment par les 240 adhérents de la coopérative Chaima. Ces derniers souscrivent chacun pour un appartement et ont participé financièrement par un premier apport à hauteur d'un montant global de 16 milliards de centimes, sans pour autant être aujourd'hui sûrs de bénéficier de leur bien ou à tout le moins recouvrer leur argent. Il ne reste pour les adhérents à ce projet que l'espoir de voir leur affaire débattue devant un tribunal. Ce qui serait pratiquement certain, selon nos sources qui affirment que le dossier des 240 logements de la coopérative Chaima devrait être traité dans les tout prochains jours par la justice, l'enquête de police y afférent ayant été bouclée depuis un certain temps déjà. Cette enquête avait été menée, indiquons-le, après que certains des souscripteurs, qui ne voyaient rien venir malgré les assurances des promoteurs, s'étaient sentis arnaqués et avaient fini par saisir les services de sécurité. “À mon avis, c'est de l'argent dilapidé et pas le moindre coup de pioche ! Cela fait plus de deux ans que nous avons participé financièrement, mais les choses sont restées au point mort. C'est un projet qui ne verra jamais le jour. Quel avenir donc pour toutes ces familles qui attendent désespérément d'avoir un toit décent ? Aucun, je pense”, se lamente un des adhérents, qui affirme que la plupart des 240 victimes présumées ont investi en moyenne autour de 67 millions de centimes. Nous apprendrons ainsi que ce cadre dans une entreprise publique a été approché en 2005 par Chaima, par l'intermédiaire d'amis qui avaient investi dans l'immobilier grâce aux services de celle-ci et pour qui tout se passait bien. “C'est ce qui m'a rassuré, ainsi que le réseau impressionnant de cette coopérative immobilière, composé de promoteurs, experts comptables, notaires...”, dit-il pour expliquer comment il s'est laissé séduire à son tour.