Diplômes, certificats de scolarité et notes sont autant de préoccupations que ces étudiants, inquiets pour leur avenir, expriment. Les étudiants de l'Ecole nationale supérieure du tourisme (ENST), à Alger, observent un mouvement de protestation depuis le 15 décembre 2009 et ne sont toujours pas décidés à ravaler leur grogne jusqu'à la satisfaction de leurs revendications. C'est ce qu'affirme un représentant des étudiants rencontrés, hier, à l'école. Voulant comprendre les raisons de ce mouvement, nous nous sommes rapprochés de la direction de l'école, le directeur étant cependant absent, selon son secrétariat. Dans la foulée, le réceptionniste nous précisa qu'“il fallait passer par le service presse du ministère du Tourisme pour décrocher un entretien avec le directeur de l'école”. Concernant les raisons de ce débrayage, les étudiants soulèvent, entre autres, le problème de la validité des diplômes. “Notre plus gros souci concerne les diplômes. Avant, nous étions en LMD. Depuis deux ans et avec la venue du nouveau directeur, nous avons été basculés sur l'ancien système, le hic est que les documents administratifs ne suivent pas. La seule explication fournie par le nouveau directeur est qu'il n'y a pas eu de passation de consignes”, a expliqué le porte-parole des étudiants. Une situation qui laisse les étudiants otages de cet arbitraire bureaucratique et dans le flou quant à leur avenir. “Nous avons un diplôme sectoriel. Il n'est pas reconnu par le ministère de l'Enseignement supérieur, ajoutez à cela le quiproquo des relevés de notes ; ce sera difficile de trouver un travail ou de justifier notre position vis-à-vis du Service national. Si nous étions comme les étudiants de l'Ecole des banques qui décrochent un contrat de travail dès qu'ils finissent leurs études, nous n'aurions rien à craindre”, argumente notre interlocuteur. “Il y a des textes de loi qui régissent l'école, mais personne ne les applique. Ils basculent d'un système à un autre comme bon leur semble ", a fait constater l'étudiant. Le diplôme n'est pas la seule préoccupation des étudiants qui sont confrontés à d'autres difficultés administratives. En effet, ils affirment que depuis le début de l'année, ils n'ont toujours pas eu de certificat de scolarité. Situation contre laquelle ils se battent avec les moyens qui sont à leur portée. “Nous avons observé des sit-in durant trois jours de suite le lundi et le mardi devant l'entrée de l'hôtel pour interpeller le ministre du Tourisme. Pour ce qui est du troisième jour, nous avons tenu un regroupement devant la tutelle où la matraque nous attendait. Suite à cela, un représentant du ministère est venu nous voir pour nous informer que le directeur des ressources humaines veut nous recevoir”, raconte le porte-parole des étudiants. Il continue : “Après avoir rencontré le DRH et le directeur de l'école, ils nous ont promis de résoudre nos problèmes le plus vite possible, à ce jour rien n'est fait”. Outre les revendications, les étudiants grévistes demandent l'installation d'un comité des étudiants.