RESUME : Djamel est outré par le comportement et les propositions de sa mère à l'égard de sa femme. Il lui répète pour la énième fois qu'il aimait Samia, et qu'il n'était pas près de la quitter. La vieille femme le traite d'ingrat et d'insouciant… 55eme partie Sur ce, il s'éloigne à grandes enjambées pour fuir d'autres remarques acerbes. Dès son arrivée à Rome, Samia prend un taxi et se rendit à l'hôtel Plazza. Un choix de Djamel, qui voulait que sa fille et sa femme aient tout le confort requis pour leurs vacances. Pour cela, il leur avait réservé d'avance une chambre dans cet hôtel et Samia n'avait rien trouvé à redire. Mais elle ne comptait guerre y séjourner longtemps. Rome n'est qu'une étape de son voyage, et elle compte partir à Venise, puis à Capri. Et en fin de compte, elle verra où elle pourra s'installer. Peut-être en France pour commencer. Son cerveau travaillait à mille à l'heure. Elle prit à peine le temps de faire un petit somme et de prendre un bain, puis de descendre déjeuner avec Maya, avant de commencer à sillonner les grands boulevards de la capitale italienne. Elle avait une amie qui habitait au centre-ville de Rome et comptait sur son aide pour mettre son plan à exécution. Elle finit par retrouver l'endroit indiqué et sonne à la porte d'une grande bâtisse qui datait du siècle dernier. Rym habitait ces lieux depuis plusieurs années déjà. Son mari, un Oranais, travaillait à l'ambassade, et Samia avait fait leur connaissance lors de son dernier voyage à Rome avec Djamel. Cela remonte déjà à plus de trois années. Rym est heureuse de l'accueillir. Elles prirent le thé ensemble, et Maya s'amuse comme une folle avec un vieux chien de chasse qui, vu son âge, ne servait plus à grand-chose, et passait son temps allongé sur un tapis devant la grande cheminée du salon. Elle riait aux éclats en chatouillant le nez du pauvre animal, qui dérangé dans son sommeil, tentait de retrouver un peu de sérénité en s'allongeant d'un côté, puis d'un autre. Samia et Rym riaient franchement du spectacle tout en sirotant un café. - Quelle adorable petite fille tu as Samia ! Samia sourit. - Oui. Sans elle, je ne sais pas ce que je serais devenue. - Oh ne dis pas de sottises, Djamel t'aime tellement qu'il t'aurait comblé dans tous les domaines. Elle rit. - Et moi donc ? - Quoi toi ? Tu as tes propres enfants, Rym. De quoi te plains-tu ? - Oh oui, j'ai des enfants. Tu parles, Samia. J'ai des enfants que je ne vois que lors des vacances. Tu sais bien qu'ils sont en pension à Londres. - Eh bien, c'est le choix de leurs parents, je présume. - Dis plutôt que c'est le choix de mon mari. Il voulait une éducation parfaite en tout point, en parallèle à des études de haut niveau. C'est comme si nous ne pouvons pas leur donner tout ça ici, ou même chez nous en Algérie. - Je comprends… Mais peut-être qu'il pensait bien faire. Les hommes ont parfois de ces idées ! - Moi je voulais rester en Algérie auprès des miens, mais c'est ça la diplomatie. Un jour on est là, un autre on est ailleurs. - Et cela te permet aussi de voyager et de voir le monde. - Mais jusqu'à quand, dois-je mener cette vie de nomade. - Eh bien, à ce que je vois, ce sera jusqu'à la retraite de ton mari. Y. H. (À suivre)