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Les caprices de roitelets et le protocole de la République
Publié dans Liberté le 25 - 01 - 2010

Ce n'est pas moins que le deuxième personnage de l'Etat qui s'est déplacé à Tlemcen pour assurer l'accueil du fils de Kadhafi, Seïf El-Islam, celui qui est à l'origine de la crise entre son pays et la Suisse, parce qu'il croyait que le droit éculé de martyriser son personnel de service n'a toujours pas de frontières.
Son statut, fils du “Guide”, n'est pas prévu dans l'échelle protocolaire. Mais la manière dont il fut reçu témoigne plus de la disponibilité de nos institutions quand il s'agit de rendre les honneurs à des despotes ou à leurs représentants. Le président du Sénat qui, dans l'ordre protocolaire, talonne le chef de l'Etat, s'est déplacé jusqu'à Tlemcen pour attendre l'avion de Seïf El-Islam qui s'est fait… attendre.
On comprendrait ces largesses protocolaires si l'Algérie
avait choisi d'être un sultanat au lieu de se prévaloir de
prétentions républicaines. Celles-ci nous contraignent, en effet, à un certain rigorisme diplomatique dont l'un des principes cardinaux réside dans la règle du respect du rang des représentants de l'Etat.
Mais pour le fils de Kadhafi, on n'a pas lésiné sur le niveau de déférence : le président du Sénat était flanqué du wali de Tlemcen, du président d'APW, du chef d'état-major de la deuxième région militaire. Un détachement de l'ANP, représentant les trois armes, lui a rendu les honneurs. Tout cela pour une visite “strictement privée et à caractère touristique”, comme l'a précisé, avec une certaine insistance, le chef de cabinet du wali.
Annoncé pour jeudi onze heures à l'aéroport Messali-Hadj, il n'atterrit que… onze heures plus tard. Ce retard de starlette n'a pas eu d'effet sur la patience de la pompeuse organisation de bienvenue. On aura tout de même confirmé que l'enfant prodige et cogneur est le digne héritier de son père en matière de provocation protocolaire. Lui aussi semble cultiver l'inclination au viol des règles de bienséance qui s'imposent aux invités.
Après une soirée animée par un chanteur, pour nous emblématique de la musique patrimoniale, et une troupe de danseuses, l'illustre visiteur “hors cadre” eut droit, rapporte-t-on, à une partie de chasse, ou deux, sur le fameux périmètre de chasse de Moutas qui, comme son nom ne l'indique pas, est conçu pour protéger des espèces dont certaines… sont – légalement – protégées.
Ce qui ne va pas sans nous rappeler, le faste protocolaire en moins, les “safaris” de “frères” du Golfe qui viennent traquer la gazelle et l'outarde qu'ils protègent chez eux.
Il y a comme un malaise à voir des régions d'un pays transformées en domaines de chasse pour enfants gâtés de palais orientaux. Un malaise d'autant plus aigu que ce pays a délibérément opté pour le statut de République qui impose la primauté de la règle sur la puissance. À voir un pays qui, à l'occasion, peut transporter douze mille citoyens sur Khartoum pour relever la bravade, violer l'ordre protocolaire pour satisfaire les caprices de fils de lointains seigneurs pétroliers, on ressent un désagréable sentiment de vassalité, une régression orientaliste de l'image de notre République.
M. H.
[email protected]


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