Le Syndicat autonome des paramédicaux (SAP) observe, depuis lundi dernier, une grève de trois jours. Ce débrayage n'est que le prélude à la grève illimitée que les paramédicaux s'apprêtent à déclencher à partir du 31 janvier si jamais la tutelle ne réserve aucune suite favorable à leurs revendications. Avant-hier, des piquets de grève ont été organisés la matinée au niveau des hôpitaux et autres structures sanitaires. Au CHU Nedir-Mohamed de Tizi Ouzou où le secrétaire général du SAP a salué la forte mobilisation des paramédicaux qui ont été nombreux à observer le piquet de grève, seul le service minimum a été assuré. Selon les échos parvenus aux syndicalistes, la grève a été massivement suivie aussi bien à Tizi Ouzou qu'à l'échelle nationale. “Il y a un suivi important”, a estimé M. Lounès Gachi, secrétaire général du SAP, lors d'un point de presse animé à Tizi Ouzou. Seul le service minimum a été assuré au niveau des urgences. Sinon les autres services n'ont pas fonctionné comme le plateau technique, les blocs opératoires, la vaccination, etc. Le recours à la grève, décidée par la dernière session du Conseil national du SAP, est justifié par le manque de considération de la part de la tutelle et surtout son refus déguisé à prendre en charge les revendications soulevées par la corporation des paramédicaux. Le conférencier est revenu sur les étapes suivies depuis l'élaboration du statut particulier en avril 2008, tout en s'interrogeant sur le retard mis dans sa promulgation au moment où les autres statuts particuliers du secteur ont été promulgués. “Nous demandons donc à ce que le statut particulier soit promulgué dans les plus brefs délais”, dira M. Gachi, avant de poursuivre : “Une fois le statut promulgué, on va engager des pourparlers sur le régime indemnitaire.” “Pourtant, on nous a promis sa promulgation pour avant 2010”, regrette-t-il. “Maintenant, nous voulons du concret”, tempête l'intervenant. Outre la revendication d'un salaire “digne”, les paramédicaux demandent l'introduction du système LMD dans la formation. Cette revendication reste non négociable pour les autonomes qui veulent une formation universitaire de qualité. “Les soins infirmiers sont une science, on doit donc être au diapason de son évolution induite par les mutations en la matière dans le monde”, estime-t-on par ailleurs. “Il y a un déficit énorme dans couverture paramédicale, car on n'a pas d'effectifs normatifs, sans compter la fuite du métier par nombre de paramédicaux qui sont tentés par l'aventure migratoire”, fera observer un représentant du SAP. L'introduction du système LMD doit faire partie de la réforme hospitalière, chantée à tout bout de champ, exige-t-on au SAP. “La réforme hospitalière, ce n'est pas seulement que du mobilier et de la faïence”, ironise, pour sa part, le secrétaire général du SAP. Le salaire est l'autre doléance sur laquelle le SAP ne veut rien céder. Pour le syndicat autonome, la corporation des paramédicaux demeure “le parent pauvre” de la Fonction publique en matière de politique salariale. Mais les autonomes se disent plus que jamais mobilisés à continuer la lutte, puisqu'il s'agit d'“un combat pour la dignité”. À ce propos, l'on apprit que le syndicat tiendra une autre réunion de son Conseil national jeudi prochain en présence du secrétaire général du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. Une session quoi s'annonce houleuse…