Le corps des paramédicaux qui a observé un débrayage de trois jours est décidément prêt à aller vers une grève illimitée si le ministère de la Santé ne se décide pas à s'asseoir à la table des négociations. Cette menace a été brandie, hier, par le syndicat autonome de la corporation par la voix de son secrétaire général, Gachi Lounes, qui a animé une conférence de presse. Il a expliqué, à cet effet, qu'une réunion de la coordination nationale des syndicats autonomes de la Fonction publique est prévue d'ici la fin du mois en cours pour décider du mot d'ordre à suivre après la réussite de la grève de trois jours lancée par le syndicat des paramédicaux (SAP). Les paramédicaux semblent déterminés à maintenir la pression jusqu'à l'aboutissement de leurs revendications et particulièrement l'introduction du nouveau système LMD dans la formation des paramédicaux. Selon le secrétaire général du SAP, la démarche du ministère de la Santé reste opaque. "Nous, nous voulons du concret" dit-il. Dès lors, le syndicat dit rejeter catégoriquement la "translation transitoire" et appelle à l'ouverture de négociations entre la tutelle et les partenaires sociaux, pour la révision du projet de statut particulier. Le SAP accuse ouvertement la tutelle de tenter de "dévaloriser" cette profession en confectionnant un statut sur mesure "afin de favoriser l'ouverture des écoles privées de formation paramédicale". Le syndicat dénonce le fait que la tutelle, n'a pris en considération aucune des propositions du syndicat autonome. M. Gachi dira à ce propos que le département ministériel d'Amar Tou a finalisé le projet de statut particulier et l'a soumis à l'administration de la Fonction publique sans l'aval des syndicats de la corporation pour décider par la suite de le retirer après le mouvement de protestation observé par les paramédicaux. Par ailleurs, la demande d'introduction du nouveau système LMD dans la formation des paramédicaux devra être sanctionnée par une licence professionnelle reconnue par la Fonction publique, contrairement aux diplômes délivrés par les écoles privées qui offrent, selon les syndicalistes, des embauches limitées aux jeunes paramédicaux. Les programmes d'enseignement dans le système LMD doivent être préparés par le ministère de la Santé pendent que l'enseignement supérieur prend en charge l'encadrement, expliquera Gachi Lounès. "Ce travail n'a pas été fait" ajoutera le SG du SAP. Pour revenir à la grève nationale de trois jours observée par les paramédicaux, le conférencier précisera que le taux de suivi a été de 95%. Le même syndicaliste ajoute que ce n'est pas uniquement les adhérents du SAP qui ont suivi le mot d'ordre de grève. "Le débrayage a été suivi par des paramédicaux sympathisants avec le SAP ainsi que par des paramédicaux inquiets sur leur carrière".