Israël refuse de créer une commission d'enquête sur son offensive à Gaza l'hiver dernier, comme le réclame l'ONU dans le rapport de la commission Goldstone, a affirmé hier le ministre de l'Information, Youli Edelstein. “Israël n'a pas l'intention de créer une commission de vérification”, a affirmé M. Edelstein à la radio publique au lendemain d'une rencontre à New York avec le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon. “Israël ne transmettra à l'ONU qu'un document portant sur des événements spécifiques ayant fait l'objet d'une enquête interne” au sein de l'armée israélienne, a prévenu le ministre. La réponse d'Israël doit être présentée officiellement jeudi à l'ONU. La rencontre entre MM. Edelstein et le secrétaire général de l'ONU devait initialement être consacrée à la journée internationale de commémoration de la Shoah du 27 janvier, mais le ministre israélien a profité de l'occasion pour évoquer le rapport Goldstone. “Ce genre de rapport (Goldstone) réveille l'antisémitisme et renforce ceux qui nient la Shoah, et j'ai l'impression que le secrétaire général a pris ce danger au sérieux”, a affirmé M. Edelstein. Selon le procureur général de l'armée israélienne, Avichaï Mandelblit, 140 plaintes visant des soldats israéliens ont été examinées par l'armée. Dans une interview publiée samedi par le New York Times, le général Mandelblit a fait état de documents et de films prouvant de façon circonstanciée que de nombreuses accusations du rapport Goldstone sont “mensongères”. Lancée pour “stopper les tirs de roquettes contre Israël à partir de la bande de Gaza”, cette agression a fait quelque 1 400 morts palestiniens en majorité des civils, selon des sources médicales palestiniennes. Côté israélien, dix militaires et trois civils ont été tués. Le rapport Goldstone recommande la saisine de la Cour pénale Internationale (CPI) si Israël et les Palestiniens n'annoncent pas d'ici fin janvier au secrétaire général de l'ONU qu'ils entendent mener des enquêtes “crédibles” sur la manière dont le conflit a été conduit.