RESUME : Tous deux ne veulent pas de Fateh à la maison. Mais en discutant des avantages, Leïla finit par convaincre son fils. Il n'aura plus à prendre le bus. Maya, à bout, demande à aller à l'internat. Elle ne veut pas vivre sous le même toit que lui… 11eme partie -Il va s'installer définitivement, dit sa mère. Si tu veux avoir moins de problèmes, tu devrais changer d'attitude envers lui. Ce n'est pas un étranger, un intrus, ni même ce monstre que tu crois ! - Je ne me sens pas en sécurité avec lui, lâche Maya, dès que son frère quitte la pièce pour aller à sa chambre. Je sens un danger en sa présence ! - Qu'est-ce que tu n'iras pas inventer pour que je te donne raison ? s'écrie sa mère. Si tu as des angoisses, elles doivent venir d'ailleurs ! - Le jour où il m'arrivera quelque chose, tu regretteras de ne pas m'avoir écoutée ! réplique Maya en tremblant légèrement, se sentant glacée au fait que sa mère même ne veut pas la croire. Promets-moi de tout faire pour m'envoyer à l'internat et de demander à papa de faire le nécessaire pour que je puisse le rejoindre ! - Je te le promettrais que si tu me promets de faire un effort pour être plus agréable ! exige sa mère. Je ne veux pas qu'il y ait de tension à la maison ! - Promis ! lâche Maya. Mais tiens tes promesses ! Leïla est très peinée quand Maya refuse de dîner. Celle-ci est dans sa chambre quand Fateh rentre avec ses affaires personnelles. Il comprend qu'elle est en train de bouder son installation. Leïla l'aide à ranger ses affaires et à arranger la chambre de façon à ce qu'elle lui plaise, pour bien le mettre à l'aise. Tous en s'affairant avec elle, Fateh lui apprend les dernières nouvelles. Elles ne sont pas réjouissantes. Maya allait en tomber malade. Pour en avoir le cœur net, Leïla décide d'appeler son frère Karim, elle se permettait de le faire parce que ce n'était pas elle qui payait la facture mais ses beaux-parents qui passaient ensuite leurs temps à marmonner entre leurs dents sur sa cherté. Maintenant qu'elle allait se mettre au travail, tout allait changer. Leïla doit passer quatre fois par la poste pour obtenir le numéro. Comme d'habitude, il y a cette friture qui rend parfois impossible les discussions mais pour une fois, elle n'est pas continuelle. Au ton de son frère Karim, quand elle lui demande des nouvelles de son mari, elle comprend que Fateh n'a rien exagéré. - Tu sais qu'il y a un froid entre nous, lui dit son frère. Seulement si tu veux un conseil ne cherche plus après lui. Fais comme si tu n'avais plus de mari ! - Je vais reprendre l'enseignement tout prochainement, lui apprend-elle. Au point où en est la situation, il n'a rien trouvé à redire. - Surtout que maintenant, il ne vous enverra plus un sou. Depuis qu'il est chez cette Turque, il s'est éloigné non seulement de moi mais aussi de ses meilleurs amis. Elle veut le couper de tous ! - C'est ce que font la plupart des femmes étrangères, convint Leïla. S'ils gardent un bon contact avec leurs familles, elles craignent de les perdre ! - On a fait l'erreur de te marier avec lui, dit Karim. On le regrettera toute notre vie ! - Il faut se faire à sa destinée, se résigne Leïla. Nul n'en est maître alors autant s'y soumettre. Je vais continuer mon combat pour mes enfants puisque j'en ai la force et les moyens ! A. K. (À suivre)