Par cette grève peu suivie, le SNTE donne le ton de ce que seront les établissements scolaires dans les prochains jours avec l'entrée en scène d'autres syndicats. Le premier jour de la grève, décrétée par le syndicat national des travailleurs de l'éducation (SNTE), a été très peu suivi dans les établissements scolaires. Lors d'une tournée effectuée dans la capitale, les cours n'étaient nullement perturbés. D'après le secrétaire général du syndicat Abdelkrim Boudjenah, le mouvement de protestation était, cependant, relativement élevé dans certaines wilayas, telles que Constantine, M'sila, Chlef, Djelfa et Tissemsilt. M. Boudjenah impute le manque d'engouement à l'initiative entreprise par son syndicat, “à un complot” orchestré par les autres syndicats autonomes. Selon lui, si la grève n'est pas massivement suivie cela est dû “aux manipulations des autres syndicats qui veulent casser le mouvement. ils veulent être les seules porte-parole et contrôler les syndicats autonomes plus que l'UGTA”. “Nous, nous appelons à la grève et ce sont les autres qui discutent avec le ministre”, a clamé M. Boudjenah, joint hier par téléphone. “Si le ministère de l'Education préfère discuter avec l'UNPEF et le Cnapest, au lieu de négocier avec les syndicats grévistes, c'est un signe qu'il y a une complicité entre les deux”, a accusé M. Boudjenah. “Pourquoi depuis la fin de la protestation de 21 jours, observée par les autres syndicats autonomes, il n'y a eu aucun résultat ? Aujourd'hui, dès que nous avons appelé à la grève, le Cnapest et l'UNPEF commencent à s'agiter”, s'est interrogé le SG du SNTE. Pour le premier responsable du syndicat, parmi les raisons qui poussent sa formation à renouer avec le débrayage il y a le “non-aboutissement” de la rencontre du 25 janvier dernier entre le syndicat et le ministère de l'Education. Absent du mouvement de protestation initié par les autres syndicats au mois de décembre, qui a duré 21 jours, M. Boudjenah a expliqué qu'“ils n'ont pas voulu de notre participation. Nous n'avons pas été conviés, signe qu'ils ne voulaient pas de nous”. Par ailleurs, notre interlocuteur a fait savoir que l'information selon laquelle il n'est plus le SG du SNTE “n'est qu'une rumeur et une manipulation de la part de l'UNPEF”. “Ce que je n'arrive pas à comprendre, pourquoi ils ont attendu le jour de la grève pour envoyer un communiqué ? S'ils ont une décision de justice, qu'ils l'appliquent, moi je suis prêt à m'y soumettre.” A priori déçu des négociations entre son syndicat et le ministre de l'Education, M. Boudjenah campe sur sa volonté d'avoir du concret. “Nous sommes attachés à nos revendications car elles sont légitimes. Nous voulons des résultats et non des procès-verbaux de réunions”, a-t-il attesté. La colère du syndicat est essentiellement due à leur rejet des décisions de la tripartite, relatives à l'annulation de la retraite anticipée, la limitation de l'âge de la retraite à 60 ans et le départ à la retraite après 25 années de travail pour les travailleurs du secteur. Le SG du syndicat conteste également le régime indemnitaire et le statut particulier de l'enseignant.