Le dossier est clos, soutient le wali de Khenchela. Et d'appuyer sa position par le fait que ce n'est ni un projet d'utilité publique, encore moins un investissement touristique. Le site a été choisi par l'Etat pour accueillir un complexe de regroupement pour les équipes nationales. Le fameux projet intitulé “Sidi Naïl pour les traditions” qui devait, selon son promoteur, se concrétiser dans la wilaya de Khenchela, ne verra jamais le jour. Les autorités locales compétentes ont opposé une fin de non-recevoir à la demande du promoteur, tout en justifiant leur position par le fait qu'il ne s'agit nullement d'un programme d'utilité publique, ni d'un projet touristique à même d'apporter un plus à la région. Pour le wali, le projet en question piloté par Mme G. N. et qui devait s'ériger dans la commune d'El-Hamma, près de la station thermale de Hammam Essalihine, ne consiste point en la construction d'un complexe ou d'un établissement hôtelier. Il consiste tout simplement en la mise au plus d'un simple alignement de tentes sur un site. Rien de plus. C'est, du moins, ce qui ressort de l'entrevue que nous a accordée le wali de Khenchela, Beliouz Mabrouk. “Le promoteur ne propose pas la construction d'un établissement hôtelier. Elle veut seulement faire ériger des tentes sur un site important qui a, d'ailleurs, été choisi par l'Etat pour accueillir un complexe de regroupement pour les équipes nationales”, note le wali. Et de préciser que même “l'appel d'offres est paru dans la presse. L'Etat a utilisé son propre terrain”. Autre son de cloche, évidemment, du côté de la promotrice qui défend bec et ongles sa proposition en soutenant que le projet “est d'un grand apport économique et touristique pour la région de Khenchela.” Mme G. N. se bat depuis des années pour faire aboutir son projet “Sidi Naïl pour les traditions” et s'est tournée vers la presse pour faire entendre sa voix tout en reprochant à l'actuel wali de bloquer le projet. Dans un document adressé à Liberté, Mme G. N., ingénieur de formation, affirme “vouloir redonner vie et fixer les traditions antiques des Ouled Naïl afin qu'elles soient connues et renforcées à travers les générations, surtout que la génération montante a perdu les repères de sa culture”. Le choix s'est porté sur la wilaya de Khenchela en raison de sa beauté et sa pauvreté en infrastructures touristiques. Le site choisi est Aïn Silène, près de la station thermale de Hammam Essalihine, dans la commune d'El-Hamma. Mme G. N. explique que l'accord préliminaire sur le projet et son passage devant le Calpi s'est fait au temps de l'ex-wali, occupant aujourd'hui les mêmes fonctions à Batna. Le 5 août 2005, le dossier technique en huit exemplaires a été déposé au niveau du Comité de wilaya d'aide, de localisation et de promotion de l'investissement (Calpi). L'intéressée accuse le nouveau wali, arrivé à Khenchela en septembre 2005, “de ne pas répondre à ses demandes d'audience adressées, précise-t-elle, les 27/9/2005, 07/6/2006 et 21/6/2006 et d'avoir gelé le projet au niveau local et central et ce, pour des raisons personnelles”. Elle explique également qu'en date du 11 juin 2006, le président du Calpi de Khenchela, l'inspecteur général, le directeur du tourisme, la directrice de la PMI et de l'artisanat, le conservateur des forêts de la wilaya, le DG des forêts à Alger et l'inspecteur général des forêts à Alger ont été saisis. Mais aucune suite n'a été donnée, seul le dernier cité a téléphoné au conservateur des forêts de la wilaya de Khenchela. Cependant, précise-t-elle, ce dernier (le conservateur) était sous l'influence négative du wali. D'autres correspondances dont les dates n'ont pas été mentionnées ont été envoyées à différents ministères concernés, au Premier ministre (chef du gouvernement à l'époque), aux présidents des deux chambres du Parlement mais, sans suite. Des correspondances à propos de ce projet ont été adressées au wali de Khenchela par le ministre délégué à l'Agriculture et au Développement rural le 12/6/2006 et par la présidence de la République le 17/01/2007. Lasse de frapper vainement à toutes les portes, Mme G. N. décide de saisir la justice au mois de juin 2009. Se défendant, le wali de Khenchela, Beliouz Mabrouk, précisera : “L'intéressée a déposé un dossier en 2003, il a été examiné par le Calpi qui n'a pas donné d'avis, contrairement à ce que la promotrice déclare à la presse. Selon le wali, le Calpi a demandé son examen par une commission technique appropriée composée de représentants des secteurs de l'agriculture, des forêts, du tourisme de l'hydraulique et de la DPAT. Et lorsque je suis arrivé à Khenchela, en 2005, la dame m'a saisi et nous avons réunie ladite commission, et les réponses étaient les suivantes : la DPAT n'était pas d'accord, l'hydraulique a émis un avis défavorable, la Conservation des forêts également. Car il faut savoir que le site ciblé relève du domaine forestier géré par le décret 01/87 du 5/4/2001, les modalités y sont définies et le projet ne fait guère partie des modalités fixées par la loi.” Le premier responsable de la wilaya dira : “Je lui ai même proposé de faire, si elle le désirait, une autre activité qui serait conforme à la loi en question. Cela étant dit, je l'ai reçue le 11/6/2006, je lui ai confirmé le contenu du rejet, du gestionnaire du domaine forestier, ce qui veut dire qu'elle ne peut avoir ce terrain, qu'elle ne peut réaliser ce projet sur ce site. Le dossier est clos.” Pour terminer, M. Beliouz a ajouté : “J'ai déposé une plainte contre la promotrice pour diffamation de par les déclarations et autres écrits qu'elle a envoyés aux différents journaux.”