La dotation du plan quinquennal 2010/2014 est de 935 milliards de DA. Avec 286 milliards, soit 31%, l'habitat est en tête des secteurs privilégiés, suivi des transports (281 milliards, 30%) et des TP (48 milliards). Tous secteurs d'activité confondus, on enregistre quelque 351 opérations auxquelles il faut ajouter 99 opérations au profit du ministère de l'Intérieur et plus de 1 050 autres au bénéfice du PCD. Cheval de bataille de Mohamed Kébir Addou, wali d'Alger, le relogement était encore au rendez-vous mardi lors de la session ordinaire de l'APW consacrée à la présentation du bilan annuel des activités de la wilaya, exercice 2009, à l'étude du projet du BS (budget supplémentaire, année 2010), présentation du dossier des sites archéologiques de la commune d'El Marsa, présentation du dossier actualisation des statuts de deux EPIC de la wilaya, à savoir l'Opla et la Cacva. Dans son discours d'ouverture, le wali fait part des énormes efforts consentis par les services de la wilaya dans la concrétisation des différentes opérations de relogement. “9 600 agents, 5 200 camions, 2 000 engins et des centaines d'éléments des forces de sécurité sont mobilisés dans le cadre du programme de relogement des 10 000 familles entre mars et octobre de l'année en cours. Ce qui n'est pas une mince affaire”, annonce le premier responsable de la wilaya qui du coup, répond à un élu ayant fait remarquer “quelques insuffisances” chez les commissions de distribution de logements. “Que ceux qui prétendent qu'il y a des passe-droits en apportent la preuve à l'heure où nous sommes réunis, et vous verrez ce que le wali est en mesure de faire. Il y a peut-être des insuffisances mais sans aucune intention volontaire. Nous avons relogé, depuis 2005, plus de 240 000 personnes, soit l'équivalent de la population de la ville de Sétif et presque celle de toute la wilaya de Tlemcen. Et je vous signale que les différentes opérations, même dans les quartiers les plus populaires, se sont déroulées de la manière la plus normale. De même que nous avons éradiqué plus de 9 600 habitations précaires. Et si certains pensent que tous ces efforts restent insuffisants, nous leur dirons tout simplement que les choses ne sont pas aussi faciles qu'on le pense”, soutient le wali. Abordant les mécontentements exprimés par certaines familles, le wali a affirmé que la mauvaise ne peut pas payer. “Il y a des familles qui sous-louaient, d'autres ont des biens ailleurs, des chalets étaient utilisés comme bungalows de vacances. Des cas de malhonnêteté, il y en a. Mais nous serons intransigeants avec les indus occupants. Sur les 500 recours enregistrés, la majorité est liée à la typologie du logement. On réclame un F3 à la place du F2. En fin de compte il ne restait que 80 recours fondés”, explique le conférencier qui confirme l'attribution prochaine de 1 600 logements, dès que les commissions auront terminé d'éplucher les dossiers. Le wali rappelle également à l'occasion que la wilaya a enregistré officiellement 190 000 demandes de logements. À la question d'un autre élu sur le devenir du fameux GPU (grand projet urbain) et du PDAU, M. Addou, n'ya pas été avec le dos de la cuillère pour qualifier le premier cité de “ballon de baudruche”. Pour le wali, ce n'est pas plus qu'une simple nomenclature de projet. “De quel projet parle-t-on ? Le GPU n'en est pas un. Quant à l'étude du PDAU, tout se fait normalement. On a relogé 39 000 familles et 10 000 autres le seront avant la fin de l'année en cours. Nous avons un programme de 17 000 logements non lancé. Les lycées et les CEM y figurent en grand nombre en grand. Avant mon installation, on avait inscrit un projet de faculté de médecine de 2 000 places. Nous avons transformé ce projet en une faculté digne de ce nom à Ziania. Les travaux de la faculté de droit dans le quartier Saïd-Hamdine avancent à la cadence voulue. Il ne peut vous échapper que lancer un projet à Alger n'est pas de tout repos. Chaque fois qu'un projet est prévu sur un site donné, un bidonville est érigé. Le lancement du projet du métro d'Alger nous a valu le relogement de 250 familles. J'ai fait travailler dans ce cadre le wali délégué d'Hussein Dey jour et nuit. Comme vous pouvez le constater, c'est pour faire face à une situation difficilement gérable que nous avons eu recours au lancement du PDAU”, précise-t-il. Une commission Calpi pour la concession des terrains Au volet concession des terrains, le wali explique que les assiettes sont destinées exclusivement aux projets d'utilité publique et aux programmes du président de la République, étayant sa déclaration à ce sujet par la circulaire relative à l'exploitation de la zone d'affaires du Mercure qui stipule que la concession se fait au plus offrant. Une commission du Calpi sur la propriété industrielle sera prochainement installée dont la mission est d'apprécier la nature de l'activité en fonction du terrain à attribuer. Et là aussi, la wilaya ne veut pas badiner comme le confirme le premier responsable : “Nous avons reçu 106 propositions et n'en avons pour le moment retenu que onze.” À la question de savoir quel sort est réservé à certains dossiers d'implantation de projets situés sur la zone d'aménagement de la baie d'Alger que la wilaya a transmis au BET portugais Parquexpo, le wali précise : “À ce jour, aucun investisseur n'a été bloqué par ce bureau d'études. En revanche, certains propriétaires de terrains viennent avec des schémas de projets qu'ils veulent réaliser dans des endroits bien précis. Nous avons donc engagé une étude par ce BET, en charge du PDAU d'Alger, pour ne pas permettre à n'importe qui de faire n'importe quoi. Beaucoup de dossiers ont été retournés avec un avis négatif. Autrement dit, un avis qui ne va pas dans le sens de la proposition du propriétaire du terrain pour la raison qu'aucune étude de faisabilité n'a été faite auparavant. S'agissant d'un investissement comme son nom l'indique, je précise que les dispositions ont changé. C'est la loi du plus offrant en conformité avec le cahier des charges. Le secrétariat du Calpi est assuré par le représentant du ministère de l'Industrie dont nous attendons la désignation. À partir de ce moment-là, nous commencerons à examiner les dossiers.” Les élus ont tour à tour abordé les chapitres hydraulique, DCP, transport, culture, santé. De l'aménagement de l'oued El Harrach, il faut savoir, comme l'a expliqué le directeur des ressources en eau, qu'il a fallu le relogement de 1 000 familles pour pouvoir entreprendre les travaux. “La qualité de l'eau de cet oued s'améliore. Les études visent à l'élargissement de l'oued qui doit atteindre 100 mètres. Les eaux usées subissent des traitements au niveau des stations d'épuration. L'oued El Harrach qui a annoncé sa mue depuis 2009 rentrera parmi les grands projets structurants de la capitale. Il faut savoir que d'autres oueds sont à l'étude comme El Hamiz, Reghaïa, etc.” On saura aussi que la décharge d'Oued Smar, saturée, est au stade de réaménagement. Concernant la Direction du commerce et du contrôle des prix, le responsable a indiqué qu'en 2009, 36 marchés informels ont été éradiqués, 11 marchés couverts réalisés et 7 en cours. En 2010, 6 marchés couverts sont réalisés. En matière de transport, les deux plus grands projets mais aussi les plus grands soucis restent incontestablement les projets du métro et du tramway. Pour le premier, le directeur des transports explique que la ligne Grande-Poste-Haï El Badr est au stade des essais techniques, alors que les extensions Grande, Poste-place des Martyrs Aïn Naâdja-Baraki, El Harrach -Bab Ezzouar sont en cours. Pour le tramway, la ligne Bordj El Kiffan-Ruisseau est à 72%. Les extensions vers Bir Mourad Raïs sont au stade d'études avancées et la ligne ouest au stade préliminaire. Il y a lieu de noter enfin que les élus ont inscrit à l'ordre du jour un point important, à savoir la délibération sur la protection du site archéologique de Resgunia, dans la commune d'El-Marsa. Ce site datant de l'époque antique romaine (VIIe siècle avant Jésus-Christ) compte parmi les plus anciens de l'Afrique du Nord. Il renferme des bains romains du IIe siècle de notre ère. Les élus dénoncent que ce site culturel soit livré aujourd'hui au marché informel dans la journée et le soir aux toxicomanes et délinquants de tout acabit.