L'attentat suicide qui a tué, lundi, 41 pèlerins chiites, dont au moins 11 femmes et enfants, et blessé 106 autres, près de Bagdad, a été perpétré par une femme. Celle-ci s'est mêlée aux pèlerins lors d'une étape dans leur procession religieuse à Boub al-Cham, dans la banlieue nord de la capitale, et a actionné la ceinture d'explosifs qu'elle portait. Selon le commandement militaire de Bagdad, l'attaque perpétrée par la terroriste qui portait une ceinture d'explosifs a eu lieu à l'intérieur d'une cabine de fouille corporelle réservée aux femmes. Autour du check-point, des tentes pour servir des rafraîchissements et des collations aux pèlerins qui convergent depuis plusieurs jours vers la ville sainte, située à 110 km au sud de la capitale irakienne. Le commandement a également indiqué que les terroristes avaient inventé des solutions à forte capacité explosive qui seraient “indétectables” par des détecteurs d'explosifs, exportés par une société britannique mais sujets à controverse. Le gouvernement britannique a interdit leur exportation, affirmant qu'ils ne pouvaient rien détecter ! Des centaines de milliers de pèlerins se rendent chaque année à Kerbala pour commémorer la mort de Hussein, petit-fils de Mahomet et fils d'Ali, tué en 680 par les troupes du calife omeyyade, Yazid, lors d'une bataille dans le désert de Kerbala. Selon la tradition, les fidèles marchent jusqu'à cette ville sainte, portant des drapeaux frappés du visage de l'imam Hussein et des étendards noirs et se flagellent en signe de repentance pour ne pas avoir prêté main-forte à leur imam. Que signifie ce retour des femmes kamikazes ? Avant l'attentat de ce lundi, il faut remonter jusqu'au 13 février 2009, pour trouver l'implication d'une femme kamikaze et toujours sur la route de Kerbala, à l'occasion de fêtes chiites. En outre, au cours des derniers mois, Al-Qaïda a semblé abandonner les attaques à caractère confessionnel pour se concentrer sur des cibles gouvernementales à Bagdad. La semaine dernière, 54 personnes ont été tuées en 24 heures dans une série d'attaques coordonnées contre des hôtels de la capitale et un institut médico-légal. Les autorités irakiennes et américaines estiment que ces attentats sont destinés à faire dérailler les élections législatives du 7 mars qu'elles jugent cruciales pour stabiliser le pays après sept ans de conflit.