La femme s'est mêlée aux pèlerins lors d'une étape dans leur procession religieuse à Boub al Cham, dans la banlieue nord de Baghdad et a détoné la ceinture d'explosifs qu'elle portait. Une kamikaze a tué hier 41 pèlerins chiites et blessé 106 autres, notamment des femmes et des enfants, sur une route près de Baghdad, une semaine après une série d'attaques coordonnées dans la capitale. La femme s'est mêlée aux pèlerins lors d'une étape dans leur procession religieuse à Boub al-Cham, dans la banlieue nord de Baghdad et a détoné la ceinture d'explosifs qu'elle portait. Au moins 11 femmes et enfants ont été tués, selon des sources hospitalières. «A 11h45 (08h45 GMT), une kamikaze a détoné sa ceinture d'explosifs au milieu d'une foule de pèlerins se rendant à Kerbala, dans la région de Boub al Cham», a indiqué le commandement militaire de Baghdad dans un communiqué. «L'attaque perpétrée par la terroriste qui portait une ceinture d'explosif a eu lieu à l'intérieur d'une cabine de fouille corporelle réservée aux femmes», a précisé l'armée. Des dizaines de personnes étaient rassemblées près des tentes dressées par des bénévoles pour servir des rafraîchissements et des collations aux pèlerins qui convergent depuis plusieurs jours vers la ville sainte, située à 110 km au sud de la capitale irakienne. «Nous servions les gens quand l'attaque a eu lieu à l'intérieur de la tente de fouille pour les femmes», a affirmé l'un de ces bénévoles, blessé aux jambes et soigné à l'hôpital al-Kindi de Baghdad. «Quand l'explosion a eu lieu, je me suis senti propulsé dans les airs. J'ai vu de nombreux enfants et femmes blessés avant de m'évanouir. Je me suis réveillé à l'hôpital», a ajouté l'homme. Des centaines de milliers de pèlerins se rendent chaque année à Kerbala pour commémorer le 40ème jour de la mort de Hussein, lors de la bataille dans le désert de Kerbala en 680. Les attentats contre des pèlerins ont été fréquents après 2003 et la chute du régime de Saddam Hussein, quand les chiites ont pu reprendre leurs pèlerinages interdits pendant plus de trente ans par l'ancien dictateur qui appartenait lui-même à la communauté sunnite. Le 13 février 2009, une kamikaze avait tué 35 pèlerins au sud de Baghdad. La dernière attaque rappelle les violences confessionnelles qui ont ensanglanté l'Irak ces dernières années, mais qui ont décru progressivement après la grande campagne militaire américano-irakienne contre Al Qaîda. Au cours des derniers mois, Al Qaîda a semblé abandonner les attaques à caractère confessionnel pour se concentrer sur des cibles gouvernementales à Baghdad. La semaine dernière, 54 personnes ont été tuées en 24 heures dans une série d'attaques coordonnées contre des hôtels de Baghdad et un institut médico-légal. Le 25 janvier, à quelques minutes d'intervalles, des kamikazes ont fait exploser des minibus près de trois hôtels situés dans trois quartiers différents de Baghdad, faisant 36 morts et 71 blessés, prouvant encore une fois leur capacité à frapper le coeur de la capitale. Les autorités irakiennes et américaines estiment que ces attentats sont destinés à faire dérailler les élections législatives du 7 mars qu'elles jugent cruciales pour stabiliser le pays après sept ans de conflit. Le chef des forces armées américaines en Irak, le général Ray Odierno, s'est récemment dit «s'attendre à d'autres d'attaques de grande ampleur d'ici le 7 mars», date du scrutin. «Ils commettent moins d'attaques, mais essaient d'en tirer le maximum», a-t-il ajouté en référence au réseau d'Al Qaîda.