Le chef des forces armées américaines en Irak a récemment déclaré « s'attendre à d'autres attaques de grande ampleur d'ici au 7 mars ». Une kamikaze a tué, hier, 41 pèlerins chiites et blessé 106 autres, notamment des femmes et des enfants, sur une route près de Baghdad, une semaine après une série d'attaques coordonnées dans la capitale. La femme s'est mêlée aux pèlerins lors d'une étape dans leur procession religieuse à Boub al-Cham, dans la banlieue nord de Baghdad et a fait exploser la ceinture d'explosifs qu'elle portait. Au moins 11 femmes et enfants ont été tués, selon des sources hospitalières. « A 11h45, une kamikaze a actionné sa ceinture d'explosifs au milieu d'une foule de pèlerins se rendant à Kerbala, dans la région de Boub al-Cham », a indiqué le commandement militaire de Baghdad dans un communiqué. « L'attaque perpétrée par la terroriste qui portait une ceinture d'explosifs a eu lieu à l'intérieur d'une cabine de fouille corporelle réservée aux femmes », a précisé l'armée. Des dizaines de personnes étaient rassemblées près des tentes dressées par des bénévoles pour servir des rafraîchissements et des collations aux pèlerins qui convergent depuis plusieurs jours vers la ville sainte, située à 110 km au sud de la capitale irakienne. Des centaines de milliers de pèlerins se rendent chaque année à Kerbala pour commémorer la date du 40e jour de la mort de Hussein, petit-fils de Mahomet et fils d'Ali, tué en 680 par les troupes du calife omeyyade Yazid lors d'une bataille dans le désert de Kerbala. Selon la tradition, les fidèles marchent jusqu'à cette ville sainte, portant des drapeaux frappés du visage de l'imam Hussein et des étendards noirs et se flagellent en signe de repentance pour ne pas avoir prêté main forte à leur imam. Les attentats contre des pèlerins ont été fréquents après 2003 et la chute du régime de Saddam Hussein, quand les chiites ont pu reprendre leurs pèlerinages interdits pendant plus de trente ans par l'ancien président qui appartenait lui à la communauté sunnite. Menace sur les élections de mars Le 13 février 2009, une kamikaze avait tué 35 pèlerins au sud de Baghdad. La dernière attaque rappelle les violences confessionnelles qui ont ensanglanté l'Irak ces dernières années, mais qui ont décru progressivement après la grande campagne militaire américano-irakienne contre Al-Qaîda. Au cours des derniers mois, Al-Qaîda a semblé abandonner les attaques à caractère confessionnel pour se concentrer sur des cibles gouvernementales à Baghdad. La semaine dernière, 54 personnes ont été tuées en 24 heures dans une série d'attaques coordonnées contre des hôtels de Baghdad et un institut médico-légal. Le 25 janvier, à quelques minutes d'intervalle, des kamikazes ont fait exploser des minibus près de trois hôtels situés dans trois quartiers différents de Baghdad, faisant 36 morts et 71 blessés, prouvant encore une fois leur capacité à frapper le cœur de la capitale. Les autorités irakiennes et américaines estiment que ces attentats sont destinés à faire dérailler les élections législatives du 7 mars qu'elles jugent cruciales pour stabiliser le pays après sept ans de conflit. Le chef des forces armées américaines en Irak, le général Ray Odierno, a récemment déclaré « s'attendre à d'autres d'attaques de grande ampleur d'ici au 7 mars », date du scrutin. « Ils commettent moins d'attaques, mais ils essayent d'en tirer le maximum », a-t-il ajouté en référence au réseau d'Al-Qaîda.