Epargné par le gel des dépenses décidé par Obama, le Pentagone bénéficie d'un budget 2011 en légère hausse à 700 milliards de dollars et qui mettra l'accent sur la lutte contre les extrémistes, plutôt que les conflits conventionnels. Si la hausse est modeste, elle n'en est pas moins symbolique au moment où le locataire de la Maison-Blanche a décrété un gel des dépenses pendant trois ans, hors programmes sociaux et questions de sécurité, pour réduire le déficit record des Etats-Unis. Le projet de budget présenté au Congrès s'articule largement autour des deux conflits majeurs dans lesquels les Etats-Unis sont impliqués : l'Irak et l'Afghanistan, qui ont déjà coûté quelque 1 000 milliards de dollars au contribuable depuis 2001. La tendance n'est pas près de s'inverser : selon des responsables américains, l'Administration va demander une trentaine de milliards de dollars supplémentaires pour financer les opérations sur place, dont 11,6 milliards pour le renforcement des troupes afghanes. Le président Obama va également demander une rallonge immédiate de 33 milliards pour financer le déploiement des 30 000 hommes en renfort décidé en décembre dans le cadre de sa nouvelle stratégie afghane. Parmi les dépenses en équipement, le budget prévoit 9,6 milliards de dollars pour des hélicoptères et 2,7 milliards pour les drones destinés à pourchasser les rebelles. Le Pentagone entend doubler la flotte de MQ-9 Reapers, des avions sans pilote capables de transporter des bombes et dont l'utilisation a transformé les tactiques mises en place sur le terrain. Les “forces spéciales”, ces commandos qui jouent un rôle crucial dans la lutte contre Al-Qaïda et la formation des troupes alliées, recevront 6,3 milliards de dollars pour l'équipement, la formation et le financement de 2 800 nouveaux soldats. Le Pentagone affirme que sa priorité est de gagner les “guerres d'aujourd'hui”, dont l'Afghanistan et l'Irak, et souligne que les forces américaines doivent participer au “démantèlement des réseaux terroristes”.