“Normal”, estime un professionnel, “car ce marché est régi par la loi de l'offre et de la demande”. “Face à la vague de froid sur les régions côtières, expliquent encore les professionnels, la sardine n'a pas trouvé meilleur refuge que les profondeurs, à la recherche de couches d'eau plus chaudes.” Résultat : elle se fait rare et chère. La flambée des prix des produits alimentaires n'a pas épargné le poisson. Cette denrée risque d'être de plus en plus rare dans de nombreux foyers car elle se fait de plus en plus chère. En effet, il y a quelques jours, le prix de la sardine a atteint les 260 DA. C'est un nouveau signe de la situation dramatique du marché, avec ses implications sur le pouvoir d'achat des consommateurs, et qui est une résultante logique de l'inflation qui a touché les prix des principales denrées alimentaires et autres produits de large consommation. La forte consommation de la sardine au niveau de la wilaya de Jijel encourage les commerçants à plus de spéculation, faisant grimper parfois les prix à plus de 50% de leurs prix réels. “Normal, explique un professionnel, ce marché est régi par la loi de l'offre et de la demande.” Ici, comme dans la plupart des points de vente, le kilogramme de sardines a atteint les 260 DA. “Un record jamais atteint”, relèvent quelques acheteurs. “Avant, elle était vendu à 8 ou 9 DA, surtout en période estivale”, dit une femme au foyer. Face à l'envolée des prix, les associations de protection des consommateurs sont aux abonnés absents, se limitant à des actions d'information et de timides dénonciations. Pas assez de poisson pour tous. Selon des professionnels de la pêche, la hausse inhabituelle des prix du poisson est due principalement à l'offre du marché qui n'arrive pas à subvenir à la demande. Etonnant, lorsqu'on sait que le Maroc dispose de larges côtes sur l'océan Atlantique et la mer Méditerranée. Toutefois, la sardine a procédé à une hibernation vers les profondeurs, à la recherche des couches d'eau les plus chaudes. En effet, la vague de froid qui a affecté les régions côtières depuis l'année dernière a poussé les populations halieutiques à déserter les côtes, en allant, soit vers les profondeurs, soit vers les rochers. Les pêcheurs ont, cependant, refusé de risquer de pêcher durant cette période froide, afin d'éviter d'endommager leur matériel, en l'occurrence les filets, qui coûtent cher. En effet, le changement climatique est l'une des principales causes de fuite de la sardine. Ceci inquiète l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture, la FAO. “En vérité, il n'y a pas assez de poisson pour la simple raison que les chalutiers, censés approvisionner les marchés nationaux, prennent le large rarement ces temps-ci”, explique un armateur. Et pour cause, la hausse des prix du gasoil qui dissuade nombre de pêcheurs de déplacer leurs bateaux plusieurs fois par semaine ou varier les destinations et les manœuvres pour pêcher plus. La hausse des prix des carburants particulièrement, au renchérissement du prix du carburant sur les unités de pêche. Une décision qui a lourdement pénalisé le secteur et les consommateurs qui se sont vu priver de poisson durant presque un mois. La crise a, pour rappel, trouvé une issue après la signature d'un accord entre l'Etat et les professionnels qui prévoit la réduction des prix des carburants, la modernisation de la flotte et la simplification des procédures administratives, ainsi que la réduction des prélèvements sur les ventes.