Le président iranien s'est dit prêt à transférer à l'étranger la majeure partie de l'uranium iranien faiblement enrichi, conformément au compromis avancé pour dissiper les craintes suscitées par le programme nucléaire de Téhéran. Il semble donc accepter les conditions posées par le projet de transférer 70% de cet uranium en Russie puis en France pour qu'il y soit converti en combustible nucléaire afin d'alimenter un réacteur de recherches médicales de Téhéran. Mais ce compromis réduirait considérablement la marge de manœuvre du régime iranien qui célèbre ce mois de février son acte de naissance avec le retour de Khomeiny à Téhéran et la fuite du chah d'Iran en 1978. “Nous n'avons aucun problème pour envoyer notre uranium enrichi à l'étranger”, a dit Ahmadinejad à la télévision nationale, avertissant : si l'uranium envoyé n'est pas enrichi à 20%, pour le fonctionnement des réacteurs iraniens, Téhéran se donnera le droit de le produire, nous sommes capables de le produire en Iran, a-t-il ajouté. Manouchehr Mottaki, chef de la diplomatie iranienne, a, par ailleurs, indiqué que l'échange pourrait avoir lieu en Turquie, au Brésil ou au Japon en cas d'accord. Mike Hammer, porte-parole de la Maison-Blanche, a, pour sa part, déclaré : “Si les propos de M. Ahmadinejad reflètent un changement d'attitude, nous sommes impatients que l'Iran en informe l'AIEA.” Après en avoir accepté le principe, le 1er octobre dernier à Genève, Téhéran a émis des réserves au sujet du compromis de l'AIEA et réclamé de plus amples discussions. Brandissant la menace de nouvelles sanctions, les Etats-Unis et leurs alliés européens attendaient une réponse formelle avant la fin de l'année 2009. Cette réponse aurait été remise en janvier à l'AIEA, aux Etats-Unis, à la France et à la Russie.