Les syndicats autonomes pourront continuer à se battre, à grignoter du terrain à l'UGTA, mais l'UGTA pourra compter alors sur le million de travailleurs du secteur privé qu'elle a mis sur ses tablettes pour faire contrepoids. Du nouveau pour les salariés du secteur privé. L'UGTA et les organisations patronales ont enfin décidé de mettre en place le mécanisme de mise en œuvre des décisions de la tripartite, notamment la revalorisation des salaires. Bonne nouvelle dans un contexte social en ébullition. L'attente du secteur public, que représente l'UGTA et où elle a beaucoup perdu, n'est pas près de se terminer, entretenue qu'elle est par des décisions porteuses de soulagement, d'une part, et leur application concrète, prisonnière de la réglementation, de la bureaucratie et des règlements de comptes politiques, d'autre part. Et le soldat Sidi-Saïd, comme un sniper embusqué, de venir en rajouter. Que sont devenus les statuts particuliers ? Le régime indemnitaire ? Le dialogue social brandi après avoir éteint le feu ? Les syndicats autonomes pourront continuer à se battre, à grignoter du terrain à l'UGTA, mais l'UGTA pourra compter alors sur le million de travailleurs du secteur privé qu'elle a mis sur ses tablettes pour faire contrepoids. Elle pourra compter sur le patronat, à la seule condition que chaque pas soit conforme à la logique économique et la santé de l'entreprise. Patronat et UGTA se sont entendus pour finaliser les documents, conventions-cadres… avant le 1er Mai. Et quelle occasion ! Sidi-Saïd aura réussi à mettre un pied dans le secteur qui ne s'accommode pas trop des syndicats et offert à ses travailleurs un cadeau inespéré. Personne ne pourra alors dire qu'il n'a pas défendu les intérêts des travailleurs. Toute l'équation est soumise, cependant, à une inconnue : la volonté du Président. Car, quoi que se prévale l'UGTA d'avoir arraché un seuil minimal, la revalorisation du SNMG a été décidée par le Président qui en a fait la promesse lors de la campagne électorale. Après le mariage contre nature entre l'UGTA et le gouvernement, Sidi-Saïd s'apprête à relever un autre défi, pas celui du développement économique, mais celui de la double proximité avec le pouvoir politique et le patronat privé. En tout état de cause, il assume. Reste cependant cette bonne nouvelle pour les travailleurs du secteur public. Le 1er Mai ! D. B.