RESUME : Djamel est inquiet. Cela faisait des jours qu'il n'avait plus de nouvelles de sa femme. Il avait appelé à maintes reprises à l'auberge où elle avait résidé à Venise. Chaque fois, on lui répondait que sa femme avait quitté les lieux… 67eme partie Il se met à arpenter le salon de long en large, l'air anxieux et la mine renfrognée. Jamais Samia n'est restée aussi longtemps sans l'appeler, ou à la rigueur lui laisser un message. Jamais non plus, il n'avait ressenti ce mauvais pressentiment qui n'avait pas cessé de le tarauder. Non, jamais. Pourquoi ressentait-il donc ce pincement sur son estomac ? Il s'assoit dans un fauteuil et prend une cigarette. Bof, se dit-il, je me fais peut-être du mauvais sang pour rien. Samia n'est pas aussi inconsciente. Elle finira bien par donner signe de vie. Il tente de se rassurer en allant tout d'abord dîner, puis se met à lire durant de longues heures avant que le sommeil ne vint enfin le libérer de son anxiété. Les jours suivants, Samia ne cessa de courir d'une boîte à l'autre. Baya lui avait donné plusieurs adresses et l'avait orientée vers des connaissances à elle, dans le seul but de se dénicher un petit boulot pas trop accaparant, d'autant plus que Maya n'était pas encore inscrite à l'école. Après plusieurs tentatives et des essais et tests qui n'en finissaient pas, Samia déniche enfin un petit poste d'aide comptable dans une entreprise commerciale. Le salaire n'était pas énorme, mais assez consistant pour lui permettre de vivre dans les limites du confort. Elle put enfin déménager pour habiter dans un studio, non loin de son lieu de travail, et inscrire Maya dans une école préscolaire. Les choses semblent aller pour le mieux, et elle put enfin respirer. Mais, en réalité, la quiétude était encore loin pour elle. Elle savait qu'elle avait fait faux bond aussi à un homme qui l'aimait, et qu'elle allait faire énormément souffrir. Elle-même d'ailleurs ressentait inéluctablement cette souffrance. Une double souffrance. Celle d'avoir trahi la confiance de Djamel envers elle, et celle de se savoir condamnée à vivre loin de lui. Elle chasse ces idées qui encombraient son subconscient et se met illico presto à regarder autour d'elle. Le studio certes était meublé, mais des choses manquaient. Elle prend certaines notes et se décide à sortir faire quelques emplettes dans les magasins alentours, en attendant de se déplacer à Paris, où elle trouvera tout ce dont elle aura besoin. Maya demandait de temps à autre après son paternel. Mais Samia la rassurait à chaque fois en lui certifiant qu'il ne tardera pas à les rejoindre. Une fois à l'école, la petite fille s'adapta si rapidement à son nouvel environnement, qu'elle commença à s'habituer sans trop de mal à sa nouvelle existence. Un jour, poussée par une force incroyable, Samia appelle chez elle. La voix de Djamel suave et chaude ne tarda pas à répondre. La jeune femme sentit son cœur faire un bon dans sa poitrine, et elle s'empresse de raccrocher. Une désagréable transpiration avait imbibé son corps, et elle comprit une fois pour toute, qu'elle ne devrait plus jamais s'amuser à ce jeu. Djamel avait raccroché. Es-ce Samia qui avait tenté de l'appeler ? Y. H. (À suivre))