Dénonçant la “politique de violation des droits de l'homme” du Maroc au Sahara occidental, des groupes parlementaires espagnols ont appelé à la suspension du sommet prévu en mars prochain à Grenade entre l'Union Européenne et le Maroc, sous la présidence espagnole de l'UE. Les signataires de la résolution, qui a été soumise au Congrès des députés (Chambre basse du Parlement espagnol), exigent que Rabat renonce à sa politique vis-à-vis des Sahraouis pour tenir ce sommet. L'initiative émane du groupe parlementaire du Parti nationaliste basque (PNV), qui est formé par la Gauche républicaine de Catalogne (ERC), la Gauche-Unie (IU) et Initiative Catalogne-verts (ICV), qui ont été rejoints par plusieurs autres députés, du groupe mixte formé du Bloc nationaliste de Galice (BNG-nationalistes), Coalition Canarienne (CC), Na Bai (un parti politique basque implanté en Navarre) et de l'Union Progrès et Démocratie (UPD). Les auteurs de l'appel dénoncent, dans un communiqué, la politique étrangère de l'Espagne qui “a permis au Maroc d'avoir une relation privilégiée avec l'UE, au détriment des légitimes intérêts de l'Espagne et de la légalité internationale dans le conflit du Sahara occidental”. Ils ont également exprimé leur préoccupation pour les politiques du Maroc concernant le Sahara occidental, des politiques qu'ils ont qualifiées d'“absolument inacceptables pour les valeurs démocratiques et le respect des droits de l'homme”. Les parlementaires ont condamné aussi la “passivité absolue” du gouvernement espagnol et de l'UE devant l'arrestation et l'emprisonnement, le 8 octobre dernier, de sept militants sahraouis des droits de l'homme, ainsi que “l'expulsion illégale” par le Maroc de l'autre activiste sahraouie, Aminatou Haïdar, vers les Iles Canaries. Dans ce sens, ils ont appelé l'exécutif socialiste de José Luis Rodriguez Zapatero à s'intéresser auprès du Maroc au sort des sept militants sahraouis emprisonnés, leur apporter un soutien diplomatique et prendre toutes les mesures nécessaires pour garantir l'intégrité et la liberté de tous les défenseurs des droits de l'homme au Sahara occidental. Le Congrès des députés espagnols examinera cette résolution, qui dénonce également les “constantes manœuvres politiques et diplomatiques de Rabat pour faire avorter le droit à l'autodétermination du peuple sahraoui”, lors d'une session plénière prochainement.