Les syndicats de la santé publique n'ont pas caché, hier, leur déception face au mépris des différents responsables au niveau du gouvernement, lors d'un point de presse animé au siège de l'Unpef à Alger. “Nous n'avons toujours aucune nouvelle de la part des responsables de la commission de la santé que nous avons rencontrés il y a près d'un mois. Cette même instance qui nous a promis de mettre la lumière sur nos doléances et les transmettre au Premier ministre et au président de la République, mais à ce jour, silence radio”, ont regretté les président des deux syndicats de la santé publique en grève ouverte depuis plus de six semaines. “La commission de la santé au niveau de l'APN n'est pas la seule à ne pas répondre. Ni le président de l'APN, que nous avons sollicité, ni celui du Conseil de la nation ne daignent nous recevoir”, ont-ils déploré. Par ailleurs, les syndicalistes affirment qu'ils sont décidés à ne pas faire machine arrière. “Nous avons fait tout ce qu'il faut. Avec notre action, nous mettons nos dirigeants devant leurs responsabilités et la balle est dans leur camp”, ont attesté les syndicalistes qui ont commenté également l'indifférence affichée du ministère de la Santé face à ce mouvement de protestation qui semble durer dans le temps, sans que le ministère de la Santé réagisse. “Nous ne pouvons pas dire que la tutelle n'est pas affectée par notre débrayage. À chacune de leurs sorties, les cadres du ministère de la Santé parlent de renouer le dialogue, mais, sur le terrain, la tutelle entreprend des actions d'intimidation à l'exemple des ponctions sur salaire ou tente de déstabiliser le mouvement par l'affichage d'avis d'arrêt de grève par des syndicats fictifs”, ont encore affirmé les deux présidents. La rencontre était aussi l'occasion pour les syndicalistes de “démonter” les déclarations des responsables du ministère de la Santé quant au manque de prise en charge des malades cancéreux. “L'association El-Fadjer, des malades cancéreux, nous a envoyé un écrit pour nous encourager et affirmer son soutien total à notre action. Cette correspondance est la meilleure preuve pour répondre à la tutelle qui nous accuse de faillir à notre travail”, ont-ils rapporté. D'autre part, les deux syndicats ont décidé de maintenir leur mouvement de protestation, et ce, malgré l'absence d'échos de la part du ministre de la Santé. Les syndicalistes rappellent qu'un rassemblement sera observé mercredi prochain au niveau du siège du Palais du gouvernement. Le Syndicat national des praticiens de la santé publique tiendra également dans les prochains jours un conseil national extraordinaire pour discuter de la suite à donner au mouvement.